En Finlande, Thierry Neuville se serait contenté de reprendre ne serait-ce qu'un point à Sébastien Ogier. Sans briller, avec une voiture qui «saut[ait] dans tous les sens sur les bosses, gliss[ait] en virages et manqu[ait]de grip», le pilote belge (Hyundai) a profité d'un concours de circonstances pour le rattraper au classement général : sorti de piste vendredi, son rival français espérait reprendre le volant dimanche, mais l'état de santé de son copilote Julien Ingrassia, «sonné» (commotion cérébrale légère, douleurs à l'abdomen), l'a incité à la prudence.
Première victoire pour Lappi
Profiant des galères de Mads Ostberg et Jari-Matti Latvala, contraint à l'abandon lors de la dix-neuvième spéciale (panne électrique) alors qu'il occupait la tête de la course, Neuville a alors grappillé des places au classement (6e, +1'33"1) et les trois points qui lui manquaient lors de la power stage (3e, à deux secondes Tänak) pour tirer profit au mieux de la situation. Comme Ogier, il compte désormais 160 points, mais il a gagné trois fois cette saison (Corse, Argentine, Pologne), contre deux pour le pilote français (Monte-Carlo, Portugal).
À Jyväskylä, c'est Esapekka Lappi qui a finalement décroché la victoire, et c'est tout sauf anecdotique. Le pilote finlandais a certes dû attendre la panne de Latvala pour (re)prendre les devants - il était en tête vendredi soir -, mais il a ensuite résisté au retour d'Elfyn Evans malgré une frayeur à l'approche de la power stage (roue arrière gauche endommagée). Champion du monde en WRC 2, il ne disputait que sa quatrième course chez Toyota et remporte à 26 ans sa première victoire dans la catégorie-reine, six ans après ses débuts en rallye. Il avait marqué son premier point au Portugal (10e), en 2013, et signé son premier succès en spéciale cette année, en Sardaigne.