Salahdine Parnasse est tombé dans la marmite du MMA quand il était petit. Jeune ado mal dégrossi, il pousse la porte de la Atch Academy, à Aubervilliers, à l'âge de 11 ans. Il n'a plus quitté la salle depuis ni son entraîneur de toujours, Stéphane « Atch » Chaufourier. De l'avis de nombreux observateurs de la chose MMA, il est parmi les tout meilleurs combattants français, peut-être même le meilleur. Le pur produit d'une discipline qu'il pratique depuis maintenant 15 ans. Samedi, il affrontera le très expérimenté Valeriu Mircea (30 ans, 30 victoires, 8 défaites, 1 nul) pour conserver sa ceinture des légers (il est classé 65e mondial, 108e chez les welters et a été classé 22e chez les plumes).
Salahdine Parnasse, le « Kylian Mbappé du MMA français » (surnom qu'il a glané dans nos URLs) compte déjà, à 26 ans, 20 combats (18 victoires, dont 10 avant la limite, 2 défaites). Il monte pour la première fois en pro dans la cage alors qu'il n'est pas encore majeur, en juin 2015. Les meilleurs combattants français de sa catégorie tournent avec lui (Benoît Saint Denis, Mansour Barnaoui, Cédric Doumbè...).
En décembre 2017, après 8 combats, il signe au KSW, l'organisation polonaise de MMA, qui va vite se rendre compte du potentiel du jeune garçon et lui offre un premier main event moins d'un an et demi après, en avril 2019, alors qu'il a déjà la ceinture intérimaire des poids plume autour de la taille. Salahdine Parnasse est un combattant précoce, pressé, et ambitieux. En décembre dernier, il a tenté un exploit unique dans l'histoire du MMA : détenir une troisième ceinture simultanément dans 3 catégories de poids ! Mais en welters (-77 kg), face à un adversaire, Adrian Bartosinski, à qui il rendait certainement 10 kg le jour du combat, Parnasse s'est incliné par décision.
UFC, PFL, KSW, boxe anglaise... Quel avenir ?
Ambitieux, mais pas au point de tenter sa chance à l'UFC, la ligue la plus prestigieuse de la discipline ? Lorsque l'on avait demandé à Atch quand son protégé allait-il franchir le pas, le coach nous avait répondu : « Vous, les journalistes, vous ne voyez que la renommée, la lumière de l'UFC. Pour moi, le plus important, c'est le bien-être du combattant, tant sur le plan sportif que financier, et Salah est très bien au KSW ». Dont acte.
Mais il est indéniable que le KSW, qui organise ses shows de façon spectaculaire, comme pouvait le faire le Pride japonais du temps de sa splendeur et peut se targuer de remplir en Pologne des stades de 60 000 personnes, n'a pas la puissance médiatique ni sportive de l'UFC, du Bellator ou du PFL. Salahdine Parnasse, lui, a répété qu'il serait prêt à disputer le titre UFC même gratuitement, mais ne veut pas s'embarrasser d'une multitude de combats préparatoires et de bourses, au moins au début, plus faibles que ce que peut lui proposer le KSW.
En décembre 2019, dans la glaciale Gliwice, au sud de la Pologne, battue par la neige et fouettée par le vent, L'Équipe était partie sur les traces de Salahdine Parnasse, pendant sa dernière semaine de préparation et le week-end du combat. Il défendait sa ceinture pour la première fois face à Ivan Buchinger, un ancien de la ligue américaine. Et il avait déjà été question à l'époque de l'UFC, alors que Parnasse est en fin de contrat avec le KSW et que Stéphane Chaufourier ne ferme aucune porte pour la suite, pas même des combats de boxe anglaise...