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Esport - League of Legends : « Une victoire contre G2, c'est parfait mentalement »

Cantoursna « Nji » An, jungler de Vitality. (T. Verdeil/.)
Cantoursna « Nji » An, jungler de Vitality. (T. Verdeil/.)

En trois matches de segment d'été du LEC - l'élite européenne sur League of Legends -, Vitality a égalé ce week-end son total de victoires du printemps (deux, contre seize défaites). Le nouveau jungler français de l'équipe, Cantoursna « Nji » An, revient sur cette belle entrée en matière.

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« Deux victoires, dont une contre G2 : c'est un début de Championnat intéressant pour Vitality...
Ça fait du bien. On est trois rookies (lui, Aljosa « Milica » Kovandzic et Labros « Labrov » Papoutsakis) dans l'équipe et on avait quelques doutes. Quand tu débutes en LEC en provenance d'une ligue nationale, tu ne sais pas si tu vas jouer de la même façon. L'objectif, c'était de battre Schalke 04. Rajouter une victoire contre G2, c'est parfait mentalement.

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Vous avez quand même perdu un match ce week-end, contre Fnatic, finaliste du segment précédent. Avez-vous quelques regrets ?
Je n'irai pas jusqu'à parler de regrets, non. Évidemment, à chaque fois que tu perds, tu as le sentiment que tu pouvais faire mieux et c'est logique, mais comme on partait de loin, nos attentes n'étaient pas trop élevées pour ce match.

Comment avez-vous vécu ce match contre G2 en particulier ?
D'abord, on a vu ce qui s'est passé pour Perkz sur Twitter (son père est décédé quelques jours avant la reprise du Championnat) et on se doit de respecter cette situation. C'était le début de la saison, un match en une manche, en ligne, alors que ce sont des joueurs connus pour être meilleurs sur scène... Mais notre draft était avantageuse, on a eu des counter-picks (des champions qui ont l'ascendant sur ceux des adversaires), des champions sur lesquels on se sent bien. Si tu es derrière en early-game (phase de jeu représentant les premières minutes d'un match), G2 ou pas G2, tu dois compter sur des erreurs de ton adversaire et on a évité d'en faire. C'est bien, ça nous donne beaucoup de confiance.

Ça n'a pas été difficile de rester concentré plus la partie avançait ?
L'expérience a payé : nous les rookies, on a commencé à s'exciter quand on a réalisé qu'on était en train de gagner. La communication s'est accélérée, ça devenait brouillon et Cabochard nous a bien canalisés. Franchement, on va devoir apprendre ça de lui. C'est un joueur d'expérience et il l'a prouvé.

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Cabochard et les coachs ont régulièrement évoqué votre capacité à diriger une équipe ces derniers temps. C'est une de vos qualités ?
Je ne sais pas trop comment parler de moi. Quand tu listes les qualités d'un bon jungler, je pense qu'être un leader doit en faire partie. Vu ce que demande le rôle, ne pas être suffisamment vocal peut être pénalisant. Vitality a eu des parties comme celle contre G2 au segment précédent. Ils étaient devant mais ne parvenaient pas à concrétiser cet avantage. La conclusion a été différente ce week-end, je suppose que c'est un peu pour cela que j'ai été titularisé.

« Jouer en LEC, c'est un soulagement, ça fait du bien de se dire qu'on atteint l'élite européenne. Mais ça ne m'a pas libéré. Au contraire, ce n'est que le début »

Cantoursna « Nji » An

Cela faisait un moment que vous attendiez d'avoir votre chance ?
Comme dans n'importe quel sport, tu as envie d'aller le plus haut possible. Je suis arrivé dans l'esport avec cet état d'esprit. Jouer en LEC, c'est un soulagement, ça fait du bien de se dire qu'on atteint l'élite européenne. Mais ça ne m'a pas libéré. Au contraire, ce n'est que le début. Je ne peux pas me contenter de ça, sinon ce serait me mettre un frein. Ce n'est pas ma volonté. J'espère continuer d'évoluer pour aller le plus loin possible.

Tout de même, vous ne ressentiez pas une pression particulière avant d'affronter Oskar « Selfmade » Boderek ou Marcin « Jankos » Jankowski dans la jungle, deux des meilleurs joueurs de la ligue ?
Certains pouvaient penser qu'il s'agissait d'une mauvaise chose d'affronter Fnatic et G2 si tôt dans la saison. Mais on apprend moins des victoires. Cette défaite contre Fnatic nous a réveillés, on déteste tous la défaite dans ce groupe et ça nous a mis un coup de fouet. Le lendemain, on a pu le prouver contre G2, on avait vraiment faim. C'était une bonne chose de les jouer d'entrée finalement parce que ça nous met en confiance. Il faut se saisir de cette opportunité.

Vous démarrez le Championnat en jouant en ligne, depuis votre centre d'entraînement : c'est une chance pour votre adaptation ou vous avez hâte d'aller sur scène ?
Personnellement, j'ai envie de rentrer dans l'arène. Parce que je n'ai pas eu l'impression de subir les événements ce week-end et j'ai hâte d'être sur scène pour voir si cela change quelque chose. Jouer devant du public, dans ces conditions, c'est différent du confort dont on bénéficie actuellement. Et puis, ce n'est pas comme si on venait de passer pro et qu'on jouait notre premier tournoi. Avec les ligues nationales, j'ai eu le temps de combattre ce stress, d'accumuler de l'expérience qui me sert aujourd'hui au plus haut niveau.

Comment voyez-vous la suite, collectivement et individuellement ?
J'ai de bons a priori sur l'équipe, les joueurs. Mais un split, c'est long. La base est intéressante et on doit développer ce potentiel sans se précipiter. Personnellement, je dirais que le match contre Fnatic m'a révélé beaucoup d'erreurs. Je vais revoir cette partie avec attention et essayer de les corriger, comprendre ce que je pouvais faire de mieux et comment ils nous ont mis dans cette position. Quand tu perds, tu dois analyser ces choses-là. »

Le segment de printemps, un moment difficile
Au printemps, deux joueurs serbes de Vitality - Milica dans l'équipe une, Pavle « Yoppa » Kostic dans l'équipe deux - n'ont pas obtenu leur visa de travail à temps pour pouvoir porter les couleurs du club. Un problème qui a fortement impacté les deux formations. La réserve, où Nji évoluait alors, a subi de nombreux changements qui ne lui ont pas permis de briller : « Sur le coup, j'ai mal pris la situation, explique-t-il. J'avais la tête dans le guidon, on jouait le Championnat de France avec deux matches par semaine... C'était dur. On a perdu la moitié de l'effectif avec lequel on devait jouer, avec lequel on s'était entraînés. Avec le recul, en prenant le problème dans son ensemble, j'ai compris que ce n'était pas de chance. »
publié le 16 juin 2020 à 18h30
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