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Esport - League of Legends : « Chez Vitality, je sentais que j'avais plus à apprendre »

Hadrien « Duke » Forestier, pendant les derniers Mondiaux, avec Splyce. (T. Verdeil/L'Équipe)
Hadrien « Duke » Forestier, pendant les derniers Mondiaux, avec Splyce. (T. Verdeil/L'Équipe)

La saison 2020 du League of Legends European Championship démarre ce vendredi soir à Berlin (18h). Parmi les dix clubs en lice, Vitality aura cette année un accent très français. Hadrien « Duke » Forestier, nouveau coach de l'équipe à l'abeille, revient sur la préparation de sa formation et ses ambitions à l'entame du Championnat.

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« Comment cela se passe avec l'équipe depuis votre prise de fonction ?
Il y a une bonne ambiance, les joueurs travaillent bien. Même si on part de loin : on a trois rookies et le niveau de Vitality en fin de saison dernière était assez bas... Ce n'est pas encore flamboyant mais on progresse. La dynamique est bonne également, c'est important. Tout le monde est très réceptif à ce qu'on dit. Il y a encore beaucoup de boulot mais c'est un projet de reconstruction et il a du potentiel. Maintenant on se demande dans quelle mesure cette situation avec le visa de Aljoša « Milica » Kovandži (le midlaner serbe, tout comme son compatriote toplaner Pavle « Yoppa » Kosti dans l'équipe B n'ont toujours pas obtenu leurs visas et ne peuvent ainsi pas disputer les rencontres officielles) va nous handicaper...

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C'est un gros problème ?
Oui. Lucas « Saken » Fayard (le midlaner de l'équipe B, qui jouera vendredi) doit disputer la Ligue Française et on n'a quasiment pas pu s'entraîner avec les cinq joueurs qui seront sur scène lors des deux premiers matchs. On n'a aucune préparation avec lui et pas de visibilité sur la suite. Milica pourrait obtenir son visa dans deux semaines comme dans deux mois... On ne peut pas faire grand-chose, mais c'est une belle balle dans le pied, même si Saken est très bon. Alors on se focalise sur notre progression, on essaye de se projeter en se disant qu'au moment où Aljoša obtiendra son visa il faut qu'on soit au meilleur de notre forme. D'ici là, on va jongler entre les deux à l'entraînement en espérant maintenir notre dynamique.

Malgré tout, les scrims sont bons ?
C'est difficile mais ça va de mieux en mieux. Cela dit, les matchs d'entraînement ne veulent pas toujours dire grand-chose. On progresse mais quand tout le monde aura compris comment jouer ensemble et que tout va cliquer ça sera nettement mieux. On s'attendait à ce que ça soit compliqué, c'est une équipe en construction. Avec Louis-Victor « Mephisto » Legendre (coach adjoint) ça se passe bien, on travaille bien ensemble. Chacun apporte ce qu'il peut apporter.

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Comment sont les joueurs ?
C'est assez facile de travailler avec eux. Ils sont volontaires dans l'approche du jeu et ont envie de progresser. Ils sont réceptifs, ouverts à la discussion. C'est plus facile que mes équipes précédentes. Ça nous conforte dans les choix effectués, maintenant j'espère qu'on pourra maintenir cette dynamique.

C'est plus facile aussi parce que vous avez gagné en crédibilité avec vos résultats (quart de finaliste des Mondiaux 2019) ?
Ça doit jouer un petit peu, mais c'est plus une question de personnalités. Ils sont plus ouverts. Par le passé, chez Splyce, on avait parfois des soucis de manque de réponse de la part des joueurs, c'était plus compliqué d'échanger dans des situations difficiles.

Vous auriez pu signer ailleurs ?
J'ai eu pas mal de possibilités. À la fin, soit je restais chez MAD Lions, soit j'allais chez Vitality. Je voulais un projet avec des rookies, créer quelque chose dès le début. MAD Lions, c'était le choix du confort, je savais à quoi m'attendre au bout de deux ans. Chez Vitality, je sentais que j'avais plus à apprendre et c'est un club français... Ça me plaisait.

« On doit monter en puissance avec le temps, on a confiance en nos capacités »

Hadrien « Duke » Forestier, coach de Vitality

On sent que le club cherche à conquérir définitivement le coeur des Français d'ailleurs avec ce staff, ces joueurs...
On peut s'attendre à ce que les fans français s'intéressent à nous parce qu'on est nombreux à l'être dans cette équipe oui. Mais l'idée c'est de repartir de zéro ou presque et mettre en place un projet solide dans ses fondations qui intéressera le public quand il aura trouvé son rythme. Je ne nous vois pas comme une équipe qui joue le titre en début de saison. J'ai signé deux ans, l'objectif c'est d'en devenir une d'ici là. On doit monter en puissance avec le temps, on a confiance en nos capacités.

Cet effectif, ce sont vos choix ?
Oui et on s'est posé assez peu de questions. Pour nous Milica était le meilleur midlaner hors-LEC, même chose pour Duncan « Skeanz » Marquet dans la jungle et Markos « Comp » Stamkopoulos au poste d'adc.

Comment avez-vous trouvé Lucas « Cabochard » Simon-Meslet, toplaner et leader de Vitality depuis un moment ?
C'est très facile de travailler avec lui. Il est très ouvert, il a une approche du jeu mature. Ça fait du bien, il apporte quelque chose aux rookies. Il est d'ailleurs une des raisons qui m'ont fait choisir Vitality.

Lucas « Cabochard » Simon-Meslet, capitaine de Vitality. (Michal Konkol/Riot Games)
Lucas « Cabochard » Simon-Meslet, capitaine de Vitality. (Michal Konkol/Riot Games)

Comment vous vous situez par rapport à vos adversaires ?
On ne va pas se mentir, en termes de niveau on est plutôt dans la seconde partie du tableau aujourd'hui. Mais encore une fois, ça va prendre du temps. Aux premières places on devrait retrouver Origen, Rogue, Fnatic forcément... G2, on ne les a pas joués à l'entraînement. Schalke 04 doit démarrer fort. Globalement, ce sont les équipes les plus en forme. Mais une formation comme celle de MAD et la nôtre, avec des rookies, peuvent monter en puissance. Toutes les équipes ont des joueurs talentueux, ce n'est pas là que ça se joue.

Quels sont les objectifs de Vitality cette année ?
Au printemps, on vise les playoffs. Si on parvient à s'y qualifier, tout est jouable. C'est un split de montée en puissance, qui va nous permettre d'inculquer les fondamentaux aux joueurs et leur faire gagner de l'expérience. Ce segment n'est plus aussi important qu'avant dans la course à la qualification aux Worlds. Ensuite, on verra. Tout dépendra de l'évolution de l'équipe. On espère juste qu'on ne prendra pas trop de retard avec ces problèmes de visas. Mais on ne part pas défaitistes du tout. »

Le programme du week-end pour Vitality :

Vendredi 24 janvier : Vitality - SK Gaming, 19h
Samedi 25 janvier : MAD Lions - Vitality, 17h

publié le 23 janvier 2020 à 18h17
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