Il y a trois semaines, Nathalie Péchalat a été élue présidente de la Fédération française des sports de glace (FFSG), succédant à Didier Gailhaguet, qui avait démissionné le 8 février, en plein scandale après les révélations de violences sexuelles dans le patinage artistique. Cette élection est désormais contestée par un ancien candidat, Damien Boyer-Gibaud. Son avocat a déposé jeudi une requête devant la commission de surveillance des opérations électorales de la FFSG, demandant à ce que soit prononcée la nullité de l'AG du 14 mars.
Cette journée du 14 mars avait été rocambolesque. Un temps menacée d'annulation alors que le Premier ministre avait interdit la veille les rassemblements de plus de cent personnes, l'assemblée générale, qui avait pour mission d'élire deux conseillers fédéraux et le ou la nouvelle président(e), s'était finalement tenue à Paris.
« Est-ce que les statuts disent que le vote doit avoir lieu à bulletin secret, oui ou non ? »
Trois des quatre candidats à la présidence, Damien Boyer-Gibaud, Michel-Ange Marie-Calixte et Gilles Jouanny, qui demandaient un report à cause de l'épidémie de Covid-19, avaient décidé de ne pas se présenter. Élue avec 100 % des suffrages exprimés (504 des 700 voix en prenant en compte les votes blancs et nuls), Nathalie Péchalat a depuis pris ses fonctions. Mais pour Damien Boyer-Gibaud, président du club de danse sur glace d'Angers, déposer un recours auprès de la FFSG (puis du CNOSF s'il était débouté) était « une évidence ».
« Je ne souhaitais pas tarder pour ce recours car je vois que la Fédération avance dans ses prises de décision », explique-t-il. Parmi ses arguments, le fait que nombre d'élus n'aient pas pu se déplacer à cause de l'épidémie, que le vote n'ait pas eu lieu à bulletin secret et également la partialité de la Fédération et de certaines Ligues en faveur de Nathalie Péchalat. « Est-ce que les statuts disent que le vote doit avoir lieu à bulletin secret, oui ou non ? » interroge, de son côté, Michel-Ange Marie-Calixte. Le vote à bulletin secret pour une élection est effectivement requis par les statuts de la FFSG. Interrogée sur le recours de M. Boyer-Gibaud, Nathalie Péchalat a déclaré : « Je ne souhaite pas répondre dans les médias. Notre avocat est en charge du dossier. »