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Reprise de la NBA : Disney et le sport, une longue histoire

Disneyland Paris accueille depuis 2013 la Leaders Cup de Jeep Élite. (A. Réau/L'Équipe)
Disneyland Paris accueille depuis 2013 la Leaders Cup de Jeep Élite. (A. Réau/L'Équipe)

Pressentie pour accueillir la fin de la saison NBA à Disneyworld, la marque américaine n'en est pas à son coup d'essai dans le sport. Entre créations d'équipes et accueil de compétitions, Disney est souvent entré en jeu sur ce terrain.

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Entre le groupe Disney et le sport professionnel, les premiers flirts remontent au fondateur. Longtemps avant que Disneyworld soit pressenti pour accueillir la reprise de la saison NBA, Walt Disney accueillait des stars du baseball dans son parc d'attractions en Floride. Après sa mort en 1966, son groupe a investi dans le sport... sans oublier d'y faire des bénéfices.

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Les « Mighty Ducks », du box-office à la glace

C'est l'un des gros coups marketing de la marque américaine. En 1992, le film « The Mighty Ducks » sur une jeune équipe de hockey sur glace et ses scènes culte font un tabac au box-office. Disney amasse 50 millions de dollars. Pour le même prix, la marque va convaincre la NHL de donner vie à l'équipe du film. Basés à Anaheim en Californie, les « vrais » Mighty Ducks font leurs premiers pas dans la ligue de hockey nord-américain en octobre 1993.

Si les joueurs se défendent bien sur la glace (play-offs en 1997, finale de Stanley Cup en 2003), le jackpot est surtout marketing : jusqu'à 80 % des produits dérivés vendus en NHL sont à l'effigie des Mighty Ducks, tirés par la sortie des deux autres volets du film. En 2005, Disney finit par vendre l'équipe qui, rebaptisée les Anaheim Ducks, remporte la Stanley Cup en 2007.

La Jeep Élite sous le chapiteau de Disney

Le basket français n'a pas attendu le coronavirus pour faire affaire avec Disney. Depuis 2012, la Leaders Cup, un tournoi entre les huit premiers du classement de Jeep Élite à mi-saison, se dispute à Disneyland Paris. « Il fallait donner une autre impulsion à l'événement, qui se prête bien à l'entertainment (divertissement) familial », justifiait dans L'Équipe Alain Béral, le président de la Ligue nationale de basket (LNB). Conséquence : la Semaine des As est débaptisée pour le nom, plus bankable, qu'on lui connaît aujourd'hui.

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Disney et la LNB y ont trouvé leur compte et peuvent maintenant s'attaquer à un serpent de mer : la construction d'une salle en dur pour suppléer le chapiteau en toile qui accueille le week-end de Leaders Cup. En février, la tenue de la finale avait été un temps incertaine en raison des vents agités soufflant sur la Seine-et-Marne.

Sortie de route pour le GP de France chez Mickey

Des monoplaces roue contre roue à 300 km/h sous le regard de Mickey, Dingo et des touristes. Officiellement présenté en octobre 2008, le projet de Grand Prix de France à Disneyland Paris avait tout pour plaire à Bernie Ecclestone, l'ex-boss de la Formule 1. « J'ai toujours pensé que le site de Disney était le bon endroit pour nous, la nouvelle situation qui convenait au Grand Prix de France », louait-il dans L'Équipe, désireux de quitter un circuit de Magny-Cours (Nièvre), pas assez sexy à son goût.

Mais ce rêve bleu (blanc-rouge) a fini dans le mur. Face à l'hostilité des riverains, les promoteurs Disneyland, Lagardère Sports et Alain Prost renoncent d'abord à faire un circuit permanent. Puis une histoire de gros sous range définitivement le projet aux oubliettes. Disneyland met à disposition ses terrains mais ne finance pas plus le projet et l'aide des collectivités locales, espérée par Lagardère, n'arrive pas. Le GP de France quitte pour dix ans le calendrier de la F1 avant de revenir au Castellet (Var). Mickey a dû se contenter d'une démonstration de pilotage.

Des Mondiaux à Disneyland

En plus des basketteurs, Disneyland a vu d'autres sportifs défiler en Seine-et-Marne. En 2018, ils avaient des raquettes : la Coupe du monde masculine de tennis de table avait pris ses quartiers dans la Disney Events Arena. Après trois jours de compétition, le vainqueur n'est pas tricolore mais la Fédération est satisfaite du boost apporté par Mickey et compagnie : une salle bien fournie. Avant les pongistes, les haltérophiles s'étaient aussi invités à Disneyland pour les Mondiaux en 2011, avec une médaille d'argent à la clé pour l'équipe de France.

Un Eldorado sportif pour sauver la saison NBA ?

Si la NBA songe à poser ses bagages à Orlando plutôt qu'à Las Vegas, c'est que Disneyworld a déjà tout prévu. À côté des parcs d'attractions, la marque a ouvert en 1997 un immense complexe sportif : 89 hectares, un stade de baseball (9 500 places) et une salle multisports (5 000 places) qui pourrait accueillir la NBA. À l'extérieur, à côté des courts de tennis, les infrastructures d'athlétisme ont notamment hébergé Justin Gatlin lorsqu'il préparait son retour après sa suspension de quatre ans pour dopage.

Une centaine d'événements sportifs ont lieu chaque année dans ce « World Wide Sports » dont un tournoi national de cheerleaders et les activités du Pro Bowl, le All Star Game de la NFL (ligue de football américain). Mais si Disney tient à sauver la saison NBA, ce n'est pas que pour l'amour du basket. Propriétaire d'ESPN et d'ABC, deux des diffuseurs de la ligue américaine, la marque pourrait profiter de juteuses audiences télé.

publié le 22 mai 2020 à 16h00 mis à jour le 22 mai 2020 à 18h36
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