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Sarunas Jasikevicius (coach de Fenerbahçe) « Je veux toujours plus de pression ! »

L'ancien coach de Barcelone Saras Jasikevicius vise un cinquième Final Four en tant qu'entraîneur et un premier titre en Euroligue après en avoir remporté quatre comme joueur. (A. Réau/L'Équipe)
L'ancien coach de Barcelone Saras Jasikevicius vise un cinquième Final Four en tant qu'entraîneur et un premier titre en Euroligue après en avoir remporté quatre comme joueur. (A. Réau/L'Équipe)

Après le succès à Monaco (95-91 a.p.) en ouverture de son quart de finale d'Euroligue et avant le match 2 ce vendredi soir (19h), l'entraîneur lituanien de Fenerbahçe estime que se confronter à la pression à chaque match de play-offs permet de mieux l'appréhender pour aller plus loin.

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« On ressent votre équipe très détendue à l'entraînement. À quel point remporter le premier match à l'extérieur efface-t-il la pression dans l'optique de la confrontation suivante ?
C'est agréable d'avoir pris le premier, mais moi, je veux toujours plus de pression ! Si nous voulons atteindre le niveau auquel nous prétendons, à savoir jouer le titre, il faut chercher cette pression et comprendre comment l'appréhender, la gérer.

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Ces quinze dernières années, il n'existe que deux précédents (11 cas de figure) où l'équipe à domicile a perdu la seconde manche après s'être inclinée lors de la première (Real Madrid l'an passé, qui a renversé le Partizan Belgrade et fini champion ; Panathinaïkos 2017, éliminé 3-0 par le futur champion... Fenerbahçe). Est-il difficile de se remobiliser après un premier coup ?
La seule manière d'éviter un naturel relâchement est un reset total. Il faut oublier. Un tel succès vient avec son lot d'émotions que tu dois enfouir pour repartir de zéro. Pour les joueurs, qui mettent les efforts physiques - et mentaux -, la récupération et la fraîcheur sont essentielles. Monaco sera très agressif, on doit être prêts.

La première manche a donné lieu à beaucoup de « small ball ». Pouvez-vous décrypter ce choix, en partie lié à l'absence du pivot Johnathan Motley (mollet, incertain vendredi soir également), et en quoi celui-ci a été déterminant ?
Cela fait un moment nous utilisons cette configuration de jeu. Nigel Hayes-Davis crée, avec sa vision du jeu, une perspective différente. Sertac Sanli a été touché par les fautes. Nate (Sestina, ailier-fort américain) nous a offert des minutes inespérées (16 points, 4/5 à 3 points). Au final, cela a été un choix en partie tactique, et en partie dicté par les circonstances et le déroulement du match.

« Je n'aurais jamais imaginé qu'il (Nigel Hayes-Davis) puisse atteindre cette marque (50 points), je le voyais plus réaliser un triple-double

Parlez-nous de votre relation avec Nigel Hayes-Davis, qui a inscrit 50 points, record contemporain de l'Euroligue, dans un match le 29 mars (face à Berlin), et que vous avez coaché dans trois clubs différents (Kaunas, Barcelone où il dépassait à peine 4 points de moyenne, Fenerbahçe où il est meilleur marqueur à 14,7 unités) ?
En trois années ensemble, il y a eu beaucoup de bonnes choses, et d'autres que l'on peut regretter, comme dans toute relation. On a éclairci tout cela. Je pense qu'il se sent bien dans le système aujourd'hui, et moi très à l'aise quand il est sur le parquet. Il a fait un grand bond en avant. La clé est qu'il joue ailier-fort, ce qu'il ne pouvait pas faire à Barcelone où c'était le rôle de Nikola Mirotic. Je suis dépendant de lui en termes de leadership. Il est l'un de mes relais privilégiés sur le terrain. Ses 50 points, c'est un record et cela place déjà le niveau de la performance. Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse atteindre cette marque, je le voyais plus réaliser un triple-double. Ce n'est pas un scoreur naturel, il sait faire toute une palette de choses. Mais il était dans la zone ce jour-là, on était devant au score, on s'est mis à chasser ce record. Sur la fin, j'étais impressionné par son endurance, sa manière de continuer à courir après tous les ballons, tous les tirs, au bout de quarante minutes.

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Nigel Hayes-Davis sous les couleurs de Fenerbahce en Euroligue cette saison. (Oscar J. Barroso/AFP7/Presse Sports)
Nigel Hayes-Davis sous les couleurs de Fenerbahce en Euroligue cette saison. (Oscar J. Barroso/AFP7/Presse Sports)

Après avoir été évincé de Barcelone au terme de la saison écoulée, vous avez connu une rare période de repos de quelques mois. Quel sentiment a prédominé au moment de retrouver le banc ?
Je n'étais pas parti si longtemps, hein (Il rit). Cela s'est fait naturellement. Même s'il y a toujours une forme de difficulté à prendre une équipe en cours de saison. Je n'ai pas placé mon niveau d'attentes trop haut, j'y suis allé pas à pas. Le calendrier, avec pas mal de matches à domicile à mon arrivée (mi-décembre, débutée par une victoire... sur Monaco), a permis d'installer quelques nouveaux principes. Le fait qu'on ait pas mal de vétérans m'a rendu la tâche plus facile.

Vous avez remporté quatre fois l'Euroligue (Barcelone 2003, Maccabi 2004 et 2005, Panathinaïkos 2009) comme joueur, et déjà participé à quatre Final Four (Zalgiris 2018, les trois derniers avec Barcelone) comme coach. Que vous a-t-il manqué jusqu'ici pour aller au bout ?
Il est trop tôt pour parler de Final Four. Je pense que tous les éléments étaient en place. Maintenant la seule chose qui me manque est... la victoire finale. ''The big one'' (rires). »

publié le 26 avril 2024 à 15h29
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