Il y a un peu plus d'un mois, le 10 mars aux Canaries, Erwan Fischer (30 ans) et Clément Péquin (31 ans) ont intégré le cercle fermé des champions du monde de 49er (dériveur double) et signé le premier sacre tricolore dans cette discipline très technique. Ils se sont imposés avec trente-huit points d'avance sur les triples champions du monde néerlandais Bart Lambriex-Floris van de Werken (2021, 2022, 2023) et quarante-huit sur les Espagnols Diego Botin-Florian Trittel Paul.
Une énorme performance synonyme de maitrise exceptionnelle dans tous les compartiments de la régate. Six semaines plus tard, on les retrouve à Hyères où ils participent jusqu'à samedi à la Semaine olympique française (5es après quatre manches). Leur statut a changé, ils figurent clairement aujourd'hui parmi les favoris des JO l'été prochain à Marseille (28 juillet-8 août).
Deuxièmes du test event en 2023
Mais les deux complices, qui naviguent ensemble depuis 2018 et qui ont terminé deuxièmes du test event en juillet 2023, gardent la tête sur les épaules et ne veulent pas céder à l'euphorie. Sur le plan d'eau varois, comme au Championnat d'Europe du 7 au 12 mai à la Grand-Motte, ils vont profiter de ces ultimes confrontations pour valider du matériel et optimiser leur fonctionnement.
Pas épargnés ces derniers mois par les blessures - ménisque externe du genou gauche luxé pour Clément Péquin lors d'un entraînement au Portugal en janvier 2023, vertèbres L1 et L2 fracturées pour Erwan Fischer, le barreur, dans un accident de la circulation à Marseille en septembre - ils semblent ressortis grandis et plus forts de ces épreuves.
« Avec tout ce qu'on a vécu depuis le début de l'olympiade, on se dit qu'on a la capacité et les tripes pour aller chercher l'or cet été, commente Clément Péquin. On sait qu'on a le potentiel pour le faire. Pour moi, le déclic s'est produit au test event. On se sent sereins dans toutes les conditions. Si on se prépare bien durant les trois mois qui restent, on devrait être en mesure de décrocher la lune ! »
« On a changé un peu de casquette, nos adversaires ne nous regardent plus de la même façon, ajoute Erwan Fischer, le barreur. Mais il y a huit bateaux dans le coup, ça reste très ouvert. On a la chance de participer aux JO à la maison, ce qui n'arrive qu'une fois par siècle. Il y aura de la pression, mais j'espère que la ferveur du public va nous porter et nous transcender. »
« L'instinctif » et la « force tranquille »
Pour l'entraîneuse nationale du 49er Françoise Le Courtois, les deux athlètes se complètent parfaitement. « C'est un super duo avec des caractères bien affirmés. Erwan est un instinctif, un excellent glisseur qui a une signature de barre exceptionnelle. Sur le bateau, c'est un chat, il est hyper agile. Clément, c'est la force tranquille, quelqu'un de très réfléchi et de très clairvoyant sur les objectifs. »
« Au Championnat du monde, ils ont été remarquables de sérénité face à toutes les situations. Ils vont vite et sont souvent inspirés sur le plan tactique. Mais rien n'est acquis et le niveau international est hyper élevé, poursuit Le Courtois. Ils connaissent les points sur lesquels ils doivent encore travailler pour arriver aux JO au meilleur de leur forme. »