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Nicolas Goyard face aux abonnés de L'Équipe : « Je suis toujours resté dans le top 5 mondial »

Les abonnés de la rencontre avec Nicolas Goyard (de gauche à droite) : Bertrand Murguet, Eric Robin, Sylvain Perrot-Minot, Nicolas Goyard, Bernard Joly, Eric Schneider. (B. Le Bars/L'Équipe)
Les abonnés de la rencontre avec Nicolas Goyard (de gauche à droite) : Bertrand Murguet, Eric Robin, Sylvain Perrot-Minot, Nicolas Goyard, Bernard Joly, Eric Schneider. (B. Le Bars/L'Équipe)

Vainqueur du test-event à Marseille en juillet, Nicolas Goyard est l'un des favoris des JO en iQfoil, la nouvelle planche retenue par le CIO pour Paris 2024. Jeudi, il a rencontré des lecteurs de notre journal dans le cadre de la Semaine olympique française à Hyères.

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La rencontre a eu lieu jeudi dans la salle Port-Cros de l'Espace Nautique à Hyères (Var). Au lendemain de la finale des planches iQfoil, Nicolas Goyard (6e) a partagé ce moment privilégié avec les lecteurs de L'Équipe, parlant des spécificités de sa pratique, de l'intensité des régates et des enjeux à trois mois des Jeux sur le plan d'eau de Marseille.

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Le rider de 28 ans, champion du monde 2021, vainqueur du test-event en juillet 2023 et parmi les favoris des JO, commence par évoquer son lien avec la mer et ses débuts loin de la métropole. « J'avais deux ans quand, avec mes parents qui avaient un bateau, on a traversé l'Atlantique et on a rejoint Tahiti via Panama, raconte-t-il. Dès mon plus jeune âge, j'ai connu la sensation d'être en mer et ressenti le vent. »

Tahiti, Nouvelle-Calédonie, La Rochelle...

« Je suis resté de 2 à 6 ans à Tahiti puis, de 6 à 18 ans, en Nouvelle-Calédonie. J'ai débuté la voile par l'Optimist et à partir de 9 ans, j'ai fait mes premiers bords en planche dans les traces de mon frère Thomas (médaillé d'argent en planche RS : X à Tokyo). À 18 ans, j'ai passé un an à La Rochelle avant de m'installer à Hyères. »

Pendant plusieurs années, il pratique la planche sur différents supports (slalom, série olympique) et très vite, il signe de belles performances, dont deux titres de champion du monde jeunes en funboard. Puis vient l'ère du foil (appendice qui permet de survoler les flots) dans laquelle il se jette corps et âme, d'autant qu'il était trop lourd pour le support olympique. C'est alors que le CIO décide de remplacer pour Paris 2024 l'ancienne RS : X à dérive par l'iQfoil, jusqu'en 2028 : une évolution qui tombe à pic !

« Comme j'avais déjà l'expérience du foil, j'ai transféré mes compétences et je me suis retrouvé leader, poursuit-il. J'avais de l'avance au niveau de la technique et du matériel. Mais les autres ont vite progressé et le niveau s'est nivelé. Il a fallu que je travaille beaucoup, comme tout le monde, pour rester parmi les meilleurs. Il faut être capable d'évoluer en permanence. J'y suis parvenu, je suis toujours resté dans le top 5 mondial. »

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« L'ambition de pousser et d'améliorer »

Quand un lecteur lui pose une question sur la technique, il se montre intarissable : « J'ai toujours adoré le développement technologique, comprendre le fonctionnement du foil, analyser les performances en vue d'optimiser le matériel. J'ai fait passer des étapes à l'ensemble du monde du windsurf. »

« J'aime partager avec tout le monde et je suis impliqué pour défendre la classe auprès de World sailing (fédération internationale). J'ai toujours l'ambition de pousser et d'améliorer. Quand l'iQfoil est passée olympique, il y a eu une grosse dynamique au niveau de l'équipe de France qui est rapidement devenue très forte. »

Nicolas Goyard lors des Mondiaux 2024 à Lanzarote, aux Canaries. (B. Le Bars/L'Équipe)
Nicolas Goyard lors des Mondiaux 2024 à Lanzarote, aux Canaries. (B. Le Bars/L'Équipe)

Un autre abonné l'interroge sur la vitesse et les risques de chute : « J'ai pris un grand nombre de chutes entre 25 noeuds (46 km/h) et 40 noeuds (74 km/h), répond Goyard. À de telles vitesses, ça commence à taper, tu rebondis sur l'eau. Tu peux te retrouver éjecté comme une balle à 80 km/h, ce qui m'a valu quelques coups du lapin ! »

« Au niveau nerveux, c'est exigeant et tu développes des réflexes de protection, ajoute-t-il. Mais je ne me suis jamais fait mal, sauf en 2015 en slalom, où après une chute, je m'étais retrouvé quatre jours à l'hôpital car j'avais une poche d'air autour du coeur. En iQfoil, on doit porter un casque et un gilet pour se protéger des impacts. »

« Contrairement à d'autres athlètes, je ne rêve pas des Jeux depuis tout petit »

Nicolas Goyard

La rencontre s'achève par un échange sur les prochains Jeux et son rapport à l'olympisme. « À un peu moins de trois mois des JO, le chemin est tracé, on sait ce qu'on veut faire et dans quel mode d'entraînement, explique-t-il. Je monte tranquillement en puissance. Ce qui est particulier pour moi, c'est que contrairement à d'autres athlètes, je ne rêve pas des Jeux depuis tout petit. D'une part parce que je n'ai jamais été un grand rêveur et d'autre part parce que j'étais en mode slalom. Mon cheminement s'est donc fait naturellement depuis l'arrivée de l'iQfoil sur la scène olympique. »

publié le 26 avril 2024 à 17h28 mis à jour le 26 avril 2024 à 19h49
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