Ce n'était pas le match de l'année, mais Marin Cilic (n°6) peut se targuer d'avoir été sérieux jusqu'au bout de son duel face à Kyle Edmund (n°49) jeudi, pour la cinquième demi-finale de sa carrière en Grand Chelem. Malheureusement pour le spectacle, Kyle Edmund a été bien incapable de rééditer sa performance du tour précédent, où il avait battu son tout premier Top 10 (Grigor Dimitrov). Son tennis décousu n'a jamais inquiété le Croate, facile vainqueur en 2h20.
«Beaucoup de déchet»
S'il a concédé -et sauvé- deux balles de break dès son premier jeu de service, Cilic n'a plus jamais été inquiété dans ce secteur, tenant sa mise en jeu durant l'intégralité de son duel face au Britannique, lequel a multiplié les erreurs (34 fautes directes). Edmund n'a finalement tenu tête au 6e joueur mondial que dans la deuxième manche, perdue au tie-break (7-4). «Celui-ci était crucial, dira le Croate. C'était un set où j'ai eu des hauts et des bas, avec beaucoup de déchet. J'ai réussi à m'accrocher malgré tout.»
Rapidement distancé dans le troisième set, Edmund n'a jamais pu refaire son retard. «Une fois le break réussi, j'ai senti qu'il a laissé filer quelques balles, admettra Cilic. Il semblait limité dans ses déplacements.» Celui qui n'avait jusqu'alors gagné qu'un seul match à Melbourne quitte donc l'édition 2018 aux portes de la finale, avec un capital confiance gonflé par ce parcours inattendu. Cilic, qui n'était pas attendu parmi les outsiders les plus sérieux de cet Open d'Australie, jouera dimanche pour un deuxième Grand Chelem, trois ans et demi après son sacre à New York. Y affrontera-t-il Roger Federer, son bourreau de la dernière finale de Wimbledon? Ce n'est pas encore sûr, mais c'est très probable.