« Nourrissez-vous des regrets après cette défaite contre Jan-Lennard Struff (7-5, 6-4) au troisième tour du Masters 1000 de Madrid ?
Trois points. Ça fait la différence. Je n'ai pas eu de vraies occasions pour breaker, mais il y a un jeu où je construis bien mon point et je mets le coup droit juste à côté de la ligne. Je ne dois pas jouer aussi proche, je dois jouer la zone, venir au filet et le laisser tirer le passing. J'aurais pu me retrouver à 15-40 dès le début du match. Puis le point d'après, je fais un super point, j'ai l'ouverture et je la mets trop près de la ligne en revers. Donc sur ce jeu, j'ai des regrets parce que je pense que je peux avoir le break.
Et après il y a un point où je me suis mis dans le trou, à 5-5, 30A. Le revers dans le filet. Ça m'a fait un peu mal. Lui a commencé à très bien jouer. Il m'a sorti des gros points. Le niveau était super bon. Au deuxième set, il jouait mieux que moi. Au premier, je gagne trois points de plus. Ça s'est joué à rien. J'ai dit à Jérémy (Chardy, son entraîneur) que j'avais l'impression de faire des bonnes choses, mais il faut lui dire bravo. Il a fait un match super solide.
On vous a entendu continuer à vous encourager jusqu'au bout...
Je n'avais pas de super sensations physiques. Je me suis dit : "Je suis mené un set, un break. Je n'ai pas le droit de lâcher, je dois me battre jusqu'au dernier point. Montre-lui que tu seras là jusqu'au bout, que si tu as la moindre occasion, tu vas la saisir." Mais il a bien servi quand même, Scheiße ! (merde en allemand). Il frappait super fort dans des zones sûres. Il ne m'a pas beaucoup donné. Quand j'essayais de le faire bouger, il se protégeait bien. Ça ne m'étonne pas qu'il ait gagné à Munich et qu'il enchaîne bien ici. On le sent en confiance. J'ai tout donné jusqu'à la fin, je n'ai pas de regrets. Bravo à lui.
« Même si tu ne joues pas bien, que tu n'as pas de bonnes sensations, au moins tu te bats, tu essaies de trouver des solutions jusqu'au dernier point. C'est ce que j'ai essayé de faire »
Comment expliquez-vous ces mauvaises sensations physiques ?
J'étais un peu moins bien. Je ne me suis pas préparé comme je voulais. Quand on est arrivé, j'étais encore un peu fatigué de la semaine dernière (il était tombé malade à Barcelone) donc je ne me suis pas trop entraîné. Ce matin (dimanche), je sentais que j'avais du mal. D'habitude, j'arrive à me pousser encore sur le point d'après pour en remettre. Là, je baissais un peu. Au deuxième, je me suis dit : "lève la tête, quand il y a des points durs, continue." Au premier set, je ne l'ai pas trop bien fait parce que je ne me sentais pas bien. Se battre jusqu'au bout, c'est le truc le plus important. Même si tu ne joues pas bien, que tu n'as pas de bonnes sensations, au moins tu te bats, tu essaies de trouver des solutions jusqu'au dernier point. C'est ce que j'ai essayé de faire, mais ce n'est pas passé.
Allez-vous défendre votre titre au Challenger de Cagliari ?
Non, je ne vais pas y aller. Il faut que je me prépare, que je fasse du physique. Je sens que je fais des bonnes choses, donc il faut que je continue à travailler. Je vais me préparer à fond pour Rome (8-19 mai) et je vais tout donner. J'ai décidé aussi de faire Lyon (19-25 mai). On en a parlé un peu avec l'équipe. L'année dernière, je n'ai pas joué la semaine avant Roland. Au lieu que ce soit une semaine qui me donne un peu d'énergie, ça m'a un peu pesé. C'était la première année où j'arrivais dans les meilleurs Français. Là, je vais vraiment prendre Lyon comme un tournoi de préparation. »