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Robert Ménard (Béziers) : « On peut espérer une cession vers la mi-juillet »

Maire de Béziers, Robert Ménard suit au plus près l'actualité de son club de rugby. (P. Lablatinière/L'Équipe)
Maire de Béziers, Robert Ménard suit au plus près l'actualité de son club de rugby. (P. Lablatinière/L'Équipe)

Le maire de Béziers, Robert Ménard, livre à « L'Équipe » ses impressions après la réunion de ce jeudi matin à Paris organisée avec les représentants des actionnaires et des repreneurs du club, en présence de l'ex-international et consultant, Christophe Dominici.

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Au début du mois de mai, l'ancien ailier international Christophe Dominici a proposé un projet de rachat de Béziers par des investisseurs émiratis. Les représentants des co-présidents et de l'actionnaire principal actuel rencontraient ce jeudi matin à Paris les émissaires du repreneur, réunion à laquelle assistait aussi le maire de Béziers, l'ancien journaliste Robert Ménard.

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« Comment s'est déroulée la réunion de ce matin, à Paris, entre les différentes parties intéressées par la reprise du club de Béziers ?
On a remis les choses dans l'ordre. Et ça commence par nommer un conseil, un avocat, qui soit capable d'assurer la confidentialité des renseignements et de fixer un cadre. D'un côté, il y a Frédéric Simon pour l'ASBH, de l'autre Thierry Braillard pour les Emiratis. La présence de Thierry Braillard m'a rassuré. Et pas seulement parce qu'il a été le secrétaire d'État aux sports de François Hollande pendant trois ans. Il sait de quoi il parle et pose bien les questions.

De quoi a-t-il été question ?
Des échéances ont été fixées, avec un calendrier. Normalement, dans les 48 heures, au plus tard dans 72 heures, les deux conseils auront signé un accord de confidentialité. Il faut commencer par ça afin de mener des négociations. Ensuite, d'ici le 15 juin, les investisseurs émiratis devraient adresser une lettre d'intention à l'ASBH. Si elle retient l'attention du club, il y aura un accord d'exclusivité pour les négociations et on peut espérer qu'un mois plus tard, vers la mi-juillet, une cession soit faite. Tout ça, c'est dans l'idéal, s'il n'y a pas de problème, pas de souci, si les uns et les autres se mettent d'accord sur les garanties que les Emiratis apporteraient, et que les Emiratis soient, de leur côté, convaincus par les éléments qui seront donnés sur l'état financier du club.

« Je ne veux pas qu'on me dise, demain, qu'il y avait une opportunité et que je n'ai rien fait pour qu'elle soit prise en compte. »

Robert Ménard, maire de Béziers

Quel est l'engagement de la mairie de Béziers dans le club ?
Je n'ai aucun engagement, puisqu'il est interdit qu'une mairie soit présente au sein d'un club professionnel. Mais un club, c'est un héritage, une partie de la ville ; ça appartient aux Biterrois, même s'il a des propriétaires. C'est une histoire d'amour avec les supporteurs. Et moi, je me dois de voir si une solution pérenne peut être mise en place. J'aurais préféré une solution locale et pérenne, mais il n'y en a pas. Ce (jeudi) matin, j'ai été rassuré par le sérieux de ce qui a été dit. Maintenant, j'attends que les avocats se mettent d'accord et je me tiens à distance. J'ai juste fait en sorte que les uns et les autres discutent dans un climat apaisé. Aujourd'hui, parce que les budgets de ProD2 augmentent, c'est très difficile de trouver des gens qui s'engagent à la hauteur nécessaire pour assurer qu'un club jouera les premiers rôles en ProD2, et je ne parle même pas de Top 14. Je ne veux pas qu'on me dise, demain, qu'il y avait une opportunité et que je n'ai rien fait pour qu'elle soit prise en compte. Je souhaite qu'on étudie toutes les possibilités mais ce n'est pas moi qui vais trancher.

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A été évoqué un trou de 3,5 millions d'euros dans le budget de l'ASBH...
Ce n'est pas vrai. Aujourd'hui, grâce aux économies réalisées, au prêt garanti par l'État, grâce aux nouveaux engagements pris par les actionnaires et les partenaires actuels, et à une gestion plus rigoureuse, il faut le dire, la situation n'a jamais été aussi bonne, même si tout cela est conjoncturel, dans le cadre de la crise du Covid-19, qui a permis certains ajustements... Je dis bien que tout cela est conjoncturel car aujourd'hui, il n'y a aucune garantie sur l'avenir à moyen et long terme du club, il n'y a aucune solution biterroise.

La solution du repreneur venant des Émirats reste floue. Que savez-vous au juste de son socle économico-financier ?
Rien. Je peux juste vous dire que j'ai rencontré chez lui ce matin le PDG de Socato International, dans le huitième arrondissement. Il m'a fait une bonne impression. Mais pour le reste, je ne sais rien. C'est pour cela qu'il y a des avocats, c'est pour cela qu'il faut avoir des garanties, et que les négociations se font entre conseils, car ils peuvent obtenir des renseignements qu'aucune entreprise ne vous communiquera, ni à vous, ni à moi. C'est la protection des affaires. C'est pour cela qu'il fallait commencer comme ça. C'est ce que j'ai dit ce matin en introduction : on ne met pas la charrue avec les boeufs. Confier au départ le dossier à des avocats, ce n'est pas être suspicieux : c'est juste une garantie de bonne fin. Et cela crée un climat serein. On parle là de beaucoup d'argent et il faut que le club soit rassuré sur le sérieux de ses interlocuteurs et, eux, rassurés sur l'état financier du club. Alors on va attendre ce que nous disent les avocats. »

publié le 28 mai 2020 à 18h48 mis à jour le 29 mai 2020 à 16h56
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