Remontée à la quatrième place du classement mondial après son succès à Los Angeles le mois dernier, le premier du rugby à 7 tricolore depuis 2005, l'équipe de France a parfaitement entamé son tournoi de Hongkong, sans Antoine Dupont cette fois, tournoi pour lequel elle a hérité d'une poule A très relevée, avec la présence notamment des deux nations qui l'encadrent au classement, les Fidji (3e) et l'Australie (5e).
L'entame de tournoi était plus abordable, ce vendredi, et les Français ont battu les Canadiens sans trembler, avec un succès final 31-0 grâce à des essais marqués par Antoine Zeghdar, Varian Pasquet, le revenant Thibaut Mazzoleni, par ailleurs très adroit dans les transformations excentrées, ainsi qu'un doublé d'Aaron Grandidier qui a fait parler ses qualités de démarrage, changements d'appuis et accélérations travaillées à l'entrainement à l'INSEP.
Les hommes du sélectionneur Jérôme Daret affrontaient ensuite les Australiens, passés complètement à côté de leur tournoi à Los Angeles (3 défaites, dont une face à la France en poule, 31-5), mais visiblement en meilleure forme à Hongkong puisque vainqueurs des Fidji (12-0) avec les premiers pas à 7 de Michael Hooper, l'ancien capitaine des Wallabies qui suit l'exemple d'Antoine Dupont, toujours aussi efficace dans les rucks.
Les Australiens entamaient de la meilleure des manières ce choc disputé dans la soirée à Hongkong, avec un essai dès la première minute. Les Bleus réagissaient grâce à leur capitaine Paulin Riva (5-7), avant d'encaisser un essai à la sirène (5-14 à la pause). Plus précis et plus disciplinés en deuxième période, ils revenaient à deux points (12-14) en fin de match grâce à un essai de Jefferson Lee Joseph au terme d'un superbe mouvement collectif. Et Nelson Epée leur offrait la victoire dans le temps additionnel (19-14), permettant à la France de surfer sur son succès américain.
« On n'est pas champion, on a gagné un tournoi et on aspire à plus que ça »
Paulin Riva, capitaine des Bleus
« Ils nous ont mis à mal sur la première mi-temps car on n'a pas eu de ballons et le peu qu'on a eus on les a vite rendus mais on est resté concentré, bien connecté tous ensemble et on concrétise sur la dernière action, résumait Paulin Riva. On ne va pas se cacher qu'on a un niveau de confiance assez élevé en ce moment mais il faut rester lucide. On n'est pas champion, on a gagné un tournoi et on aspire à plus que ça. »« En première mi-temps, on n'arrivait pas à trouver de solutions de contest alors qu'on était bien en place défensivement et qu'on commençait à les faire tomber, analysait le sélectionneur Jérôme Daret. Il fallait qu'on remette la main sur le ballon pour imposer nos changements de rythme et nos duels. Et dès qu'on a su le faire, on a mis une cartouche. » Samedi, les Fidji offriront une nouvelle confrontation de très haut niveau aux Bleus. « On va jouer les doubles champions olympiques, si on les joue comme on sait les jouer on les battra », promet Daret.
Grosse surprise dans ce tableau masculin du côté de la poule B. Vainqueurs de trois des quatre premiers tournois de la saison, les Argentins traversent un gros coup de moins bien. Sortis dès les quarts à Los Angeles, ils ont perdu leurs deux premiers matches ce vendredi, face aux USA (10-14) et la Nouvelle-Zélande (22-0). Finaliste face aux Bleus à Los Angeles, la Grande-Bretagne a également perdu ses deux rencontres dans cette poule B.
2/2 pour les Bleues, qui ont rendez-vous avec la Nouvelle-Zélande
L'équipe de France féminine, finaliste à Vancouver mais éliminée dès les quarts de finale à Los Angeles, a remporté ses deux matches de poule. En ouverture, les Bleues sont sorties gagnantes d'un chassé-croisé contre les Brésiliennes, qu'elles avaient déjà battues (24-5) à Vancouver. Menées 5-0, puis 17-14, elles sont à chaque fois parvenues à se relancer grâce à des exploits personnels d'Anne-Cécile Ciofani et Valentine Lothoz, puis ont fait la différence en fin de rencontre grâce à des essais de Joanna Grisez et Séraphine Okemba (score final 28-17).
Les Françaises ont ensuite écrasé la Grande-Bretagne (34-7), avec notamment un triplé de Grisez en première période, Lothoz inscrivant un doublé et Dezou le sixième essai après la pause. « On a fait de très beaux matches, appréciait la capitaine Carla Neisen. On avait à coeur, comme à chaque fois, de mettre les attitudes et les choses en place pour bien commencer le tournoi. »« Je suis satisfait de la façon dont on peut se permettre de changer les filles d'un match à l'autre, de bouger les gens d'un poste à l'autre et de la façon dont le banc rentre », analysait le sélectionneur David Courteix.
L'équipe de France féminine, troisième au classement mondial, disputera samedi (coup d'envoi à 6h57) son dernier match de poules contre la Nouvelle-Zélande, victorieuse des deux tournois de la tournée nord-américaine et invaincue depuis quinze matches. « Ce sera comme une finale pour nous, annonce Neisen. Ce sera un gros morceau mais nous sommes à leur niveau donc il faudra aller chercher ce match. Ce ne sera pas simple mais on va y mettre beaucoup de coeur, d'envie et de détermination et finir premières de groupe. »