Le match : 2-2
C'était une soirée comme il n'y en a pas dix dans une saison, que les supporters lyonnais ont traversée avec l'impression d'être embarqués dans les wagonnets d'un grand huit. Ils étaient tout en bas, à la mi-temps, après quarante-cinq minutes à l'envers de la part de leur équipe, dépassée au milieu, maladroite en attaque, et poussée à la faute, en défense, où deux penalties transformés par Leipzig avaient semblé clore les débats. Ils étaient tout en haut, à la 82e minute, quand le but de l'égalisation de Memphis Depay les envoyait en huitièmes de finale de la Ligue des champions, en février prochain.
Ils ont passé la fin de match en apnée, à guetter le coup de sifflet final libérateur. Mais ce n'était même pas fini, encore, puisque l'ambiance était électrique, quelques minutes plus tard, quand les joueurs venaient saluer leur public au pied de la tribune : des insultes ont fusé et le ton est monté, avec un Depay très énervé, et la scène, surréaliste après un résultat pareil, dit bien que les tensions mettront encore un peu de temps à se dissiper.
Le plus important était sur le terrain, pourtant : il fallait une victoire aux Lyonnais pour se qualifier, mais la chance leur a souri et un nul leur a suffi, à la faveur de la nette victoire de Benfica face au Zénith (3-0). La première période fut ratée, pourtant, dans l'engagement comme dans le contenu, et la domination allemande sans appel.
Garcia avait choisi de se priver de Reine-Adélaïde et de Cornet, il avait lancé Rafael derrière, de retour de blessure, et Terrier devant. Mais son équipe flottait et souffrait du pressing adverse. Une première faute de Lopes sur Poulsen (8e), une deuxième de Tousart sur Nkunku (32e), et le RB Leipzig menait de deux buts après deux penalties indiscutables.
Puisqu'il ne pouvait pas faire moins bien, Lyon a fait un peu mieux, au retour des vestiaires, il a accéléré dix minutes et réduit le score par Aouar, le meilleur de son équipe (50e), qui redonnait l'espoir aux siens au bout d'une frappe splendide, d'autant que les nouvelles de Benfica étaient bonnes. Le stade se réveillait d'un coup, il suffisait d'un but pour passer, il est venu de Depay, qui n'avait pourtant pas brillé jusque-là. Les Lyonnais sont au rendez-vous des 8es de finale pour la deuxième saison d'affilée.
Le joueur : Depay, évidemment
Il n'avait vraiment pas fait un grand match, jusque-là. Il avait fait de mauvais choix, manqué de précision sur ses coups de pied arrêtés, il avait semblé un peu hors du coup, pas dans le bon tempo. Mais Depay est un joueur à part, et les grands joueurs sont ceux qui se montrent quand il faut faire la différence, dans ces soirées sur un fil.
Il fallait un but à l'OL, et on l'a vu de plus en plus. Il a buté sur Gulacsi sur un face-à-face et, dans la minute suivante, il a résisté à Saracchi pour marquer d'une frappe en pivot. C'est son cinquième but en Ligue des champions, cette saison, ce qui dit bien son poids dans la qualification de son équipe.