« Aviez-vous prévu d'attaquer ce vendredi matin sur la 6e étape ?
Quand plus rien n'a vraiment de sens... Autant se laisser prendre par la folie ambiante et faire les choses que l'on aime faire. Je me suis bien éclaté à l'avant, on a roulé à bloc tout le temps. Quand j'ai clipsé les pédales sur la ligne de départ, je me suis dit : "Maintenant je suis un coureur, je pars".
Avez-vous hésité à prendre le départ de l'étape face à l'épidémie de coronavirus ?
Je déplore le manque d'unité au sein du peloton : certaines équipes sont parties, d'autres non, on va finir peut-être à 30 coureurs... Je me demande où est le sens là-dedans, également vis-à-vis du reste de la population et des autres concitoyens. Nous, on fait notre petite course comme si de rien n'était... C'est un contexte très particulier.
« C'est ça qui m'inquiète, l'idée que le pire est encore certainement à venir »
Vous avez appris le report du Giro pendant l'étape...
Plus rien ne m'étonne en 2020. Je suis surtout inquiet pour la situation sanitaire générale. Peut-être que dans quelques jours on pourra se projeter sur un calendrier sportif, mais là, on ne sait pas encore comment la pandémie va évoluer et on aura encore beaucoup d'efforts à faire pour lutter contre ça ces prochaines semaines. C'est ça qui m'inquiète, l'idée que le pire est encore certainement à venir. Si je vais faire le Tour ? Je ne me projette pas. Je ne sais pas du tout.
Comprendriez-vous que la course reparte samedi ?
Je ne comprenais pas déjà qu'elle soit partie aujourd'hui (vendredi). Nous n'avons pas notre place sur un vélo en ce moment alors que tout le monde fait des efforts pour endiguer la propagation du virus. »