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Tournoi de Dubaï : Novak Djokovic renverse Gaël Monfils et file en finale

Pour la dix-septième fois, Novak Djokovic a battu Gaël Monfils (2-6, 7-6 [8], 6-1), vendredi, à Dubaï. Le Serbe, toujours invaincu en 2020, a stoppé la série de douze victoires d'affilée du Français, qui a pourtant eu trois balles de match. Le numéro 1 mondial affrontera samedi Stefanos Tsitsipas en finale.

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Sûrement que les regrets vont tournoyer longtemps dans la tête du Français, qui a bien cru pouvoir s'imposer, vendredi, pour la première fois contre Novak Djokovic sur sa 17e tentative. Jamais le coup n'était passé si près. Jamais Gaël Monfils, sur les seize épisodes précédents, n'avait paru si fort, si solide, si constant face au maître serbe durant près de deux sets.

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« Il était clairement le meilleur pendant deux sets, j'ai eu la chance de revenir. Gaël a joué un tennis qu'il n'avait peut-être jamais joué avant face à moi. Pendant deux sets, c'était vraiment incroyable », reconnaissait le numéro un mondial à la sortie d'un combat de 2h35, impitoyable et de très haut niveau pendant plus de deux heures, le dernier set étant malheureusement à sens unique, Monfils n'ayant plus le physique ni le moral pour lutter (2-6, 7-6 [8], 6-1).

Et pourtant, avant cela, jusqu'à 3-1 au deuxième set, c'est Monfils qui a régné. Durant une manche de demie, face à un Djokovic, souvent égaré, fautif à l'excès (17 fautes directes dans le premier set), le Français a dicté sa loi sur le court central de Dubaï. Quand certains avaient échafaudé des plans, des audaces nouvelles en avant-match, Monfils s'est contenté d'être lui-même, dense, solide, en cadence, variant judicieusement les longueurs et les hauteurs de balle, enquiquinant clairement le Serbe avec son coup droit bombé à hauteur d'épaule.

En deux louches, « La Monf » avait avalé le premier set (6-2). Pas de quoi s'emballer encore, mais c'était un 25e set de suite remporté, c'était une dynamique renforcée, c'était le bon chemin pour le Français vers une 13e victoire d'affilée.

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Monfils s'est tendu au mauvais moment

Monfils ne déviait pas. Pas encore. Mais « Nole » forcément revenait doucement à des choses un peu plus sérieuses sur le court. Plus présent à l'échange, plus costaud défensivement, Djokovic commençait à peser. Et quand Monfils « vrillait » son premier jeu de service à 3-2 (double faute et coup droit précipité), permettant au Serbe de débreaker, le match prenait alors une autre dimension, celle d'un sublime combat. Du haut de son trône de n°1, Djokovic prenait les commandes du jeu, mais Monfils luttait superbement.

Les échanges étaient dantesques, monumentaux. Le Français finissait parfois dos au sol, les bras en croix, mais il était là. Il effaçait une, deux, trois, sept balles de set au total ! Avant de céder à 8-9 au tie-break sur une double faute, pas aidé sur ce coup-là par un supporter serbe peu fair-play venu lui titiller les oreilles avant sa mise en jeu.

C'était grand et épique. Mais Monfils aurait pu s'éviter cela et s'offrir une victoire majestueuse. À 6-3 en sa faveur dans le tie-break, avec deux services à suivre, il avait eu trois balles de match et Djokovic dans le creux de sa main. Mais il n'avait pas su conclure. Privé de première balle au plus mauvais moment, le Français s'était tendu, crispé, forcément. Il tentait un revers plus qu'osé dès le deuxième coup de raquette, puis sortait en longueur un coup droit juste à poser. L'exploit était passé. Djokovic avait recollé.

« Ce sont des situations que je connais. Dans ces moments-là, il faut essayer de rester confiant »

Novak Djokovic

La magie s'évaporait. Pour Monfils, rincé, essoré, d'avoir tant lutté, d'avoir tout donné, la chute était rude et brutale. « Ce genre de match, ça arrive, je suis désolé pour lui », racontait le n°1 mondial, qui disputera samedi face à Stefanos Tsitsipas, tombeur de Daniel Evans, sa 113e finale et qui visera un 79e titre. « À 6-3, service pour lui au tie-break, il a manqué ses deux premières balles, ça m'a donné la chance. Ce sont des situations que je connais. Dans ces moments-là, il faut essayer de rester confiant. »

« Djoko », toujours invaincu en 2020, avait su faire. À un set partout, la suite relevait hélas de la plus pure logique sportive. Monfils n'y était plus. À terre, touché physiquement, au fessier gauche notamment, mais surtout totalement dévasté dans sa tête. Les regrets, longtemps, vont le hanter. Et tout cela pour un point. Un tout petit point...

publié le 28 février 2020 à 18h48 mis à jour le 28 février 2020 à 21h54
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