« On s'est connu à Miami en 1995, je me suis dit : pourquoi pas ? » Sandrine Testud a 23 ans et stagne aux environs de la 80e place mondiale, sa rencontre avec Vittorio Magnelli va changer sa carrière et sa vie.
« Je suis passé à un niveau supérieur, j'habitais en face du Tennis Club Parioli, très réputé à Rome. Vittorio travaillait à la Fédération italienne et suivait les jeunes pousses, j'effectuais ma préparation hivernale avec Pennetta, Schiavone et Vinci, la génération dorée italienne, elles ont grandi avec moi. » Vittorio devient par la suite son entraîneur et son compagnon et, sous sa houlette Testud atteint la neuvième place mondiale en février 2000.
Leur union a donné naissance à Isabella en 2003 et Sophie en 2006 : « Ma première reconversion, ça a été de faire la maman. Ensuite, j'ai été consultante en France sur Orange Sport et Canal, j'ai également passé mon diplôme d'État. Je m'étais déjà séparée d'avec Vittorio, j'ai pensé revenir sur Paris où j'avais fait sport-études à Roland Garros mais mes filles n'étaient pas du tout partantes pour quitter la douceur de Rome. »
« Entraîner ? Je ne ferme pas la porte si une belle opportunité se présente ! En attendant, je me suis mise au golf »
Sandrine Testud
La native de Lyon se met au padel, devenant une précurseuse de ce sport si populaire aujourd'hui : « Rome a commencé bien avant tout le monde, dès 2014. Les premiers courts ont été construits à cinq minutes de chez moi. Je retrouvais l'adrénaline des tournois et, avec mon passé de joueuse de tennis, il était facile d'être la meilleure durant les premières années. »
Testud devient même capitaine de l'équipe d'Italie durant deux ans, disputant Euro et Mondiaux, affrontant la France. « Je ne connaissais pas l'hymne italien, je suis allé chanter la Marseillaise avec les Français », sourit-elle. Elle a connu l'explosion de ce sport auprès des anciens footballeurs : « J'ai joué avec Vincent Candela, qui, lui aussi, est resté vivre ici et avait monté son club de Padel. »
Dans la Botte, la Française de 52 ans a également été consultante télé, mais a arrêté toute activité avec l'arrivée du Covid, considérant en avoir fait le tour. « Entraîner ? Je ne ferme pas la porte si une belle opportunité se présente ! En attendant, je me suis mise au golf et je suis mes filles qui étudient en France, mais je suis attachée à Rome... » Où a lieu le Master 1000 désormais sur deux semaines.
Angelo Binaghi, président de la Fédé italienne, ambitionne d'en faire le cinquième Grand Chelem : « Ce tournoi a bien évolué, ça se passe au Foro Italico, c'est magnifique. Mais Binaghi a la folie des grandeurs, Miami c'est dix fois plus grand, Indian Wells, c'est magnifique aussi. » Et il y a un hic : « Les organisateurs n'ont pas de reconnaissance. J'accède aux tournois du monde entier, sauf à Rome. Je ne suis qu'une Italienne d'adoption, mais Schiavone et Pennetta sont logées à la même enseigne. »