C'est long un Masters 1000 sur deux semaines. La première moitié ressemble à un ATP 250 et la deuxième commence tout doucement, avec les entrées progressives des têtes de série. Même les joueurs trouvent ça long, même si certains apprécient ce jour de repos supplémentaire en première semaine. Mais globalement, c'est long. Mais le temps, c'est surtout très relatif.
Prenez Carlos Alcaraz, par exemple. Dans son quart de finale face à Grigor Dimitrov, il a dû trouver qu'il en manquait cruellement. Dans la chaleur moite et étouffante du jour le plus chaud de la semaine, le tournoi a accouché d'un véritable bijou de tennis entre l'Espagnol, tête de série n°1, et le Bulgare, tête de série n°11.
Un match attendu car il allait opposer deux joueurs élégants et au style porté vers la créativité. Mais un match dont peu de monde dans les travées du Hard Rock Stadium imaginait une issue autre que la victoire d'Alcaraz, récent vainqueur du Masters 1000 d'Indian Wells et en démonstration depuis son arrivée en Floride. La majeure partie des observateurs pensaient que le beau tennis de Dimitrov allait se briser sur celui d'Alcaraz.
Dimitrov offensif dès les premiers échanges
Mais c'est oublier que Dimitrov est toujours capable de coups d'éclat éblouissants. Honnêtement, il a tout dans son jeu pour être un solide top 10. Tout sauf la régularité. Trop souvent, on l'a vu briller fort et s'éteindre plusieurs mois derrière. À Miami, il est en mode astre flamboyant. Et face à Alcaraz, dès les premiers échanges, il a adopté la tactique parfaite. À savoir l'agression totale.
Face à Alcaraz, pour exister, il ne faut pas se poser de questions et lui rentrer dedans. L'Espagnol déteste quand il n'a pas le temps de s'organiser et de dicter son rythme. Si on devait trouver un gros défaut dans sa cuirasse presque parfaite, ce serait cette incapacité à retourner le sens du match quand il est privé de quelques secondes de réaction.
Alors, sous les yeux de Mike Tyson qui a dû apprécier le spectacle, Dimitrov a attaqué toutes les balles en les prenant rebond ascendant. Il a dû défendre des balles de break sur ses deux premiers jeux de service, mais c'était bien lui qui menait 3-0. Le Bulgare était le plus stable, le plus efficace. Il empochait logiquement le premier set.
La question à 1000 dollars était de savoir si Dimitrov allait pouvoir tenir la cadence. Un break pour mener 3-1 donnait un élément de réponse. Mais quand Alcaraz débreakait, hurlement à la clef, pour ensuite revenir à 4-4, on pouvait penser que le match était en train de tourner.
Eh bien on avait tort. Dimitrov a remporté son service et s'est offert deux balles de match sur celui d'Alcaraz. La première était la bonne. Pas de Sunshine double pour Alcaraz et une demi-finale face à Alexander Zverev pour Grigor Dimitrov.