Déjà brillante chez les juniors
Vainqueur de la Fed Cup Junior et de l'Orange Bowl en 2014, elle fut ensuite deuxième mondiale en 2015, année également marquée par sa finale perdue à l'US Open. Elle fit ses premiers pas en Grand Chelem chez les seniors en 2015, bénéficiant d'une invitation. Elle a fait son apprentissage en Floride, d'abord avec Rick Macci, et est également passée par la célèbre académie de Nick Bollettieri. « Que faisiez-vous à 15 ans », lui a-t-on posé en conférence de presse, en référence à l'âge de Cori Gauff, qu'elle a battue dimanche en huitièmes de l'Open d'Australie : « Oh, mon Dieu, je n'étais pas ici, je disputais des tournois juniors ! »
Une influence russe
Née à Moscou en 1998, elle est la fille d'un couple russe parti aux États-Unis. Son idole de jeunesse a un destin semblable, puisqu'il s'agit de Maria Sharapova. Elle eut l'occasion de l'affronter sur le plus grand court du monde, le court Arthur-Ashe, lors d'une défaite au troisième tour de l'US Open 2017 (7-5, 6-2). Le père de Sofia, Alex, est son coach actuel. « Sofia a bien exploité les failles de Cori Gauff », a-t-il réagi après la rencontre.
Elle n'a pas réussi à s'entraîner avec... Serena Williams, avant de la battre
L'anecdote est rapportée par le New York Times. En 2018, en recherche d'une partenaire d'entraînement dans le sud de la Floride, Kenin a envoyé un petit SMS de bon aloi à Patrick Mouratoglou, le coach de Serena Williams, pour connaître les disponibilités de l'Américaine. « Il a répondu que tout était déjà bouclé de son côté », explique Kenin. En avril 2019, la jeune compatriote de Serena aurait pu faire équipe avec elle en Fed Cup face à la Suisse, mais Williams dut déclarer forfait en raison d'un problème à un genou. Un mois plus tard, elle l'a battue à la surprise générale au troisième tour de Roland-Garros 2019.
Déjà trois titres sur le grand circuit
C'est à Hobart, l'un des tournois préparatoires à l'Open d'Australie, que Kenin s'est révélée en 2019. La Moscovite avait croqué son premier titre WTA, dominant en finale la Slovaque Anna Karolina Schmiedlova (6-3, 6-0). Elle en a ajouté deux autres à son palmarès : à Majorque contre Belinda Bencic en juin dernier puis à Canton face à Samantha Stosur en septembre. Quinzième mondiale actuellement, elle a été 12e mondiale - son meilleur classement - le 21 octobre dernier. En cas de succès en quarts contre Ons Jabeur, elle devrait le dépasser.
Un style tout terrain
Ni très grande (1,70 m) ni très athlétique (57 kg), Kenin n'a pas de coup très fort mais pas non plus de grande faiblesse. Capable de contrer de grosses frappeuses, elle peut aussi varier le rythme et casser celui de son adversaire par des amorties, et n'est pas maladroite à la volée. « C'est une vraie machine, je vous l'assure, a expliqué au New York Times l'Allemande Andrea Petkovic, qui a joué en double avec l'Américaine. Vous devez vraiment frapper un coup gagnant pour la déborder. » Mentalement, sa jeunesse n'est en rien un frein à sa froide détermination.