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Arthur De Greef : « Du mal à comprendre pourquoi des joueurs devraient contribuer à ce fonds »

Arthur De Greef à Roland-Garros en 2017. (R. Martin /L'Équipe)
Arthur De Greef à Roland-Garros en 2017. (R. Martin /L'Équipe)

Concerné par le fonds de soutien aux joueurs moins bien classés, le Belge Arthur De Greef (28 ans, 324e mondial) n'est pas favorable à ce que les meilleurs joueurs donnent de l'argent.

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Très critiqué, et même interpellé dans une vidéo par l'Algérienne Inès Ibbou, pour ses propos sur le fonds de soutien aux joueurs moins bien classés, dont certains ne seraient « pas très professionnels » selon lui, Dominic Thiem doit se sentir un peu moins seul. Après Matteo Berrettini, qui ne souhaite pas non plus participer, et Reilly Opelka, qui considère que « les joueurs au-delà de la 500e place économisent de l'argent en ce moment », c'est un joueur directement concerné par cette aide financière, Arthur De Greef, qui s'est écarté de la pensée majoritaire.

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324e mondial, le Belge fait partie de ceux qui recevront une petite partie des quelque 6 millions de dollars débloqués par les instances du tennis international, somme à laquelle les joueurs qui le souhaitent ajouteront leur contribution. « S'il faut saluer le geste, j'ai du mal à comprendre pourquoi des joueurs devraient contribuer à ce fonds », a pourtant expliqué le Belge de 28 ans dans un entretien accordé à la RTBF.

« Dans le lot des bénéficiaires, il y a des joueurs qui ont tout simplement moins travaillé qu'eux, moins sacrifié leur vie au tennis »

Arthur De Greef, 324e mondial

« Je ne comprends pas pourquoi des joueurs qui ont mieux joué que moi devraient payer pour leur réussite, poursuit De Greef. Dans le lot des bénéficiaires, il y a des joueurs qui ont tout simplement moins travaillé qu'eux, moins sacrifié leur vie au tennis. Le problème est plus profond. Il faudrait une meilleure répartition des gains dans les grands tournois. Mais aussi faire en sorte que les prize money soient plus importants dans les plus petits tournois. »

L'ancien 113e mondial aimerait également que les joueurs touchent davantage que 7 % des recettes générées par les Grands Chelems comme c'est le cas actuellement. « Je connais beaucoup de joueurs qui nous représentaient dans les instances de l'ATP. Ils en sont sortis, se rendant compte que rien ne bougeait », regrette-t-il.

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Enfin, De Greef considère que le classement n'est pas forcément révélateur des difficultés financières d'un joueur. Il prend l'exemple de ceux, comme les Français et les Britanniques, qui ont la chance d'avoir une fédération puissante et organisatrice d'un Grand Chelem. Et donc d'offrir des wild-cards pour le tableau principal de Roland-Garros ou Wimbledon, soit un prize money entre 45 000 et 50 000 euros. « Par contre, il y a des joueurs qui sont dans le top 150 qui gagnent beaucoup moins parce qu'ils sont issus d'un pays et d'une fédération moins riches, ajoute-t-il. Je pense aussi aux jeunes qui n'ont pas encore de sponsors privés. »

Malgré son classement, le Belge l'assure, il n'est pas à plaindre. « Je fais partie des chanceux, indique-t-il. La fédération me soutient depuis que j'ai 12 ans. Je dispute des tournois du Grand Chelem depuis 5 ans. Pour le moment, je n'ai pas de gain, mais pas de frais non plus puisque je ne dispute pas de tournoi. Sans compter que j'ai des sponsors qui continuent de me soutenir. »

publié le 17 mai 2020 à 15h42
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