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Camille Serme, ambassadrice du Tournoi de Paris : « On voulait le même prestige que les autres tournois »

Le Tournoi de Paris sera organisé sur l'esplanade du Palais de Tokyo avec vue sur la Tour Eiffel. (DR et F. Seguin/L'Équipe)
Le Tournoi de Paris sera organisé sur l'esplanade du Palais de Tokyo avec vue sur la Tour Eiffel. (DR et F. Seguin/L'Équipe)

Le squash, non retenu pour les JO de Paris, aura quand même son tournoi prestigieux à Paris. Du 27 août au 2 septembre, un tournoi Platinium, équivalent d'un Grand Chelem, est organisé sur l'esplanade du Palais de Tokyo avec vue sur la Tour Eiffel. Camille Serme, ancienne n°2 mondiale, présente le projet.

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En février 2019, la décision est tombée comme un couperet. Le squash n'a pas été retenu comme nouveau sport olympique pour Paris 2024 au contraire des breakdance, escalade, surf et skate. Jacques Fontaine, le président français de la fédération internationale, évoquait alors une « décision dévastatrice ».

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Le court vitré sur la place de la Concorde ne verra pas l'Obélisque mais le squash n'a pas abdiqué. Il est, de nouveau, retenu dans la short list pour les JO de Los Angeles de 2028, et les Français ont déplacé le rêve sur l'esplanade du Palais de Tokyo pour créer les Internationaux de France de squash du 27 août au 2 septembre.

Ce projet est né à l'initiative d'Eric Nizard, un passionné de la discipline. En novembre 2021, il a reçu l'accord de la région Ile de France et la machine s'est lancée pour aboutir un événement majeur, un tournoi Platinium (équivalent d'un Grand Chelem en tennis), avec vue sur la Tour Eiffel.

« Nous avons trois piliers, résume Eric Nizard, le président de l'association Paris Squash Project. Le premier : le lieu. Après moult palabres, on l'a. Le deuxième : le spectacle. On va faire en sorte que le public vienne au spectacle. Le troisième : la médiatisation. Si on n'a pas de visibilité, les annonceurs nous diront qu'ils ne sont pas intéressés. On a besoin d'un diffuseur télé. » Pour boucler le budget de 1,5 million d'euros, les aides publiques de la Région et de la Mairie de Paris (30-40 % du budget) ne suffisent pas, les organisateurs cherchent encore des sponsors privés.

Pour la médiatisation, ils peuvent compter sur Camille Serme, ancienne 2e mondiale. La meilleure joueuse française de l'histoire, 33 ans, récemment retirée du circuit, s'investit pour voir ce dont elle a toujours rêvé se matérialiser cet été. Lors d'un point d'étape organisé la semaine dernière dans le joli club de Montmartre, elle a évoqué le tournoi et l'avenir de ce sport, toujours pas olympique.

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« Camille Serme, est-ce le tournoi dont vous auriez rêvé en tant que joueuse ?
Complètement. C'était un de mes rêves de jouer à Paris. J'aurais adoré que ce soit pour les Jeux Olympiques. Quand on a malheureusement appris que ça ne passerait pas, ça m'a mis un peu un coup au moral. Très vite, on s'est rendu compte qu'on avait un circuit professionnel qui fonctionnait bien.

Avec le Covid, mes blessures, ça a remis pas mal de choses en question. Quand on s'est rencontré avec Eric (Nizard), le président de l'association, en discutant de ce projet un peu fou, on s'est dit que si on alignait nos forces, on pouvait peut-être y arriver. L'envie de voir du squash à Paris est plus forte que tout. Même si je ne fais pas le tournoi, je suis motivée.

« J'ai joué devant les pyramides en Egypte, dans la gare centrale de New York, sur le Bund de Shanghai, dans la baie de Hong-Kong, au bord de la mer aux Iles Caimans devant les dauphins. On se disait qu'on pouvait faire un truc en France. »

Vous n'êtes pas complètement à la retraite, vous jouez encore avec l'équipe de France. N'auriez-vous envie de disputer le tournoi ?
Avec l'équipe de France, il y a moins de sollicitations, c'est une ou deux compétitions à l'année. J'étais fatiguée mentalement et physiquement. Mon corps m'a envoyé plusieurs signes assez forts. Le circuit professionnel est très exigeant avec beaucoup de déplacements. Les routines des voyages et des entraînements, je n'en voulais plus. J'ai la chance d'avoir un niveau qui me permet de rester avec l'équipe.

Je reste beaucoup au contact de la discipline, je suis presque tous les jours sur le terrain. Je refais des petites préparations d'un mois et demi un peu plus spécifiques, j'ai envie d'être performante pour l'équipe. Je suis une formation pour devenir entraîneur, ça m'aide parce que j'ai complètement switché.

Quand je suis sur le court, je ne m'entraîne plus vraiment pour moi mais pour les autres. Ça donne un autre sens. Même les défaites passent complètement différemment. Mais pour le tournoi, par rapport à l'ego, ça m'embêterait de perdre contre une adversaire contre qui je n'avais pas l'habitude de perdre (rires). L'organisation du tournoi est un boulot à temps plein.

Avez-vous trouvé le lieu parfait avec la vue sur la Tour Eiffel ?
C'est ce qu'on voulait. Ce sport nous amène dans des lieux incroyables. J'ai joué devant les pyramides en Égypte, dans la gare centrale de New York, sur le Bund de Shanghai, dans la baie de Hong-Kong, au bord de la mer aux Iles Caïmans devant les dauphins. On se disait qu'on pouvait faire un truc en France. Il n'y a jamais eu un tournoi en France dans un lieu aussi iconique que celui-là. On ne voulait pas lâcher sur le lieu même si c'était compliqué. On voulait avoir le même prestige que les autres (tournois).

Que manque-t-il pour que la fête soit complète ?
Un diffuseur et un gros sponsor titre du tournoi.

Le squash est dans la short list pour les JO de Los Angeles, y croyez-vous encore ?
Les Jeux, j'ai un peu abandonné l'idée. Heureusement qu'il y a encore des gens qui se battent pour que ça rentre aux Jeux. Je pense que c'est encore possible. Apparemment, ça dépend du pays organisateur. Les USA montent fort en squash. Pourquoi pas ? C'est beaucoup une histoire de politique et d'argent. »

publié le 16 janvier 2023 à 17h36 mis à jour le 17 janvier 2023 à 16h00
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