À la suite des travaux d'un groupe d'experts, réunis en septembre 2019 puis en mars 2020, World Rugby publie ce jeudi de nouvelles directives d'application de la règle concernant les rucks (ou regroupements), un des secteurs du rugby les plus difficiles à arbitrer et qui génère 9 % des blessures, parmi les plus sévères.
Le comité exécutif s'est appuyé sur les recommandations d'entraîneurs (dont Ian Foster, celui des All Blacks, et Joe Schmidt, celui de l'Irlande jusqu'en novembre dernier), d'arbitres internationaux (Wayne Barnes et Jaco Peyper) et de joueurs (les troisièmes-lignes Victor Vito et Josh Beaumont) pour éditer un guide qui ne modifie pas les règles 14 et 15 qui régissent le ruck mais qui est censé les clarifier, vidéos à l'appui, et devrait permettre de sanctionner plus sévèrement et plus souvent les nettoyages, les entrées sur le côté ou lorsque le joueur n'est pas sur ses appuis dans le but de rendre le « contest » plus équitable.
Ces directives d'application des règles 14 et 15 entreront en vigueur le 1er juillet 2020 en renforçant la vigilance autour de ce secteur qui, depuis quelques années, était devenu très difficile à comprendre pour les spectateurs et également à arbitrer et à coacher. Le groupe de travail, après des heures de discussion, a conclu que la façon la plus efficace de modifier les comportements dangereux dans les rucks était d'appliquer bien plus strictement les règles déjà existantes.
Une démarche qui ressemble un peu à celle qui avait conduit à un durcissement des sanctions pour plaquage dangereux, en 2017 ; sanctions encore accrues dans ce secteur lors de la dernière Coupe du monde, grâce à un « arbre décisionnel » destiné aux arbitres qui, présenté aux équipes un mois avant le début de la compétition au Japon, avait été passablement critiqué.
« Il y aura une vigilance accrue sur la façon dont le porteur de balle la libère, sur le fait que le plaqueur relâche immédiatement son adverse, plus de pénalités pour les plongeons et les entrées sur le côté »
« Les rucks sont de plus en plus difficiles à arbitrer, a expliqué Bill Beaumont, le président de World Rugby, et génèrent des blessures importantes. En cherchant à diminuer les risques et à promouvoir un "contest" plus juste, les spécialistes qui ont travaillé là-dessus, tout en réfléchissant à tester de nouvelles règles, ont conclu qu'il fallait d'abord renforcer celles qui existent déjà. En particulier, il y aura une vigilance accrue sur la façon dont le porteur de balle la libère, sur le fait que le plaqueur relâche immédiatement son adverse, plus de pénalités pour les plongeons et les entrées sur le côté. »
World Rugby dispensera des formations spécifiques pour que les arbitres internationaux intègrent ces changements d'état d'esprit et ces derniers collaboreront avec les équipes nationales pour que tout le monde soit sur la même longueur d'onde.