À la suite d'un contrôle anti-dopage lors de la tournée asiatique des Grand Prix en Asie (en Malaisie, le 3 novembre), Andrea Iannone avait été déclaré positif à un produit interdit, la Drostanolone. L'annonce avait été faite, le 17 décembre, dans un communiqué de la Fédération internationale (FIM). Depuis, on attend l'annonce officielle de la contre-expertise. Mais la majorité des médias italiens ainsi que certains médias espagnols ont annoncé que cette contre-expertise était elle-même positive. Entre-temps, l'intéressé a clamé son innocence et a reçu le soutien du grand patron d'Aprilia, Massimo Rivola. Iannone est un pilote de premier plan qui a notamment fini 5e du Mondial MotoGP en 2015.
Mais depuis qu'il a perdu son guidon chez Ducati, les saisons médiocres chez Suzuki et Aprilia se sont enchaînées. Pour expliquer sa positivité, Iannone a avancé une possible contamination par les grandes quantités de viandes consommées lors de son long séjour en Asie. Que faut-il penser de cette hypothèse ?
« Il n'a certainement pas voulu se doper, car il n'y avait aucune raison pour le faire alors qu'il se traînait dans le fond du classement. C'est peut-être une erreur de traitement
Carlo Pernat a été son manager de longues années avant de mettre un terme à leur collaboration cet été. Il pense que cette hypothèse est plausible. « Première chose, la contre-expertise est positive, ce n'est pas officiel, mais je le sais, explique ce vétéran du paddock qui a fait signer son premier contrat pro à Valentino Rossi. La contamination par la viande, c'est ce que m'a dit Andrea. Pourquoi pas ? Moi, je pense aussi à son traitement pour l'épaule qui le faisait souffrir. Il n'a certainement pas voulu se doper, car il n'y avait aucune raison pour le faire alors qu'il se traînait dans le fond du classement. C'est peut-être une erreur de traitement. »
Erreur ou pas, la sanction devrait tomber pour le vainqueur du Grand Prix MotoGP de Spielberg en 2016. Mais sous quelle forme ? « On sait que les doses retrouvées sont très petites, continue Pernat. On devrait se diriger vers une suspension pas très longue. Pour les premiers tests officiels de l'hiver (7 au 9 février à Sepang), ça me paraît compliqué. En revanche, je serais tenté de dire qu'il va pouvoir participer au prochain Championnat (début le 8 mars au Qatar). »
En cas de suspension prolongée, Romano Albesiano, le manager de l'équipe Aprilia, pourrait se retourner vers l'Anglais Bradley Smith, son pilote de développement. Pour l'heure, Iannone doit présenter sa défense face à la commission de discipline de la FIM avec probablement un recours ensuite devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) de Lausanne. Mais le temps presse.