Il a réduit le Madison Square Garden au silence, y compris l'ancien président américain Donald Trump, proche du président de l'organisation Dana White. Présent sur la carte principale de cet UFC new-yorkais numéroté (295), le Français Benoît Saint-Denis (27 ans, 13 victoires, 1 défaite) s'est imposé par K.-O. face au local Matt Frevola (33 ans, 11 victoires, 4 défaites, 1 nul), ancien des forces spéciales lui aussi, sur un high-kick du pied gauche qui a éteint la lumière chez l'Américain. Le Français va faire une entrée fracassante dans le top 15 de la catégorie des légers de l'UFC.
Il l'attendait ce combat dans la mythique salle de la Grosse Pomme. Et avait un soin minutieux à le préparer, au point de refuser quasiment toutes les sollicitations médiatiques avant l'événement. Deux mois seulement après sa victoire par K.-O. face au Brésilien Thiago Moises lors de l'UFC Paris, BSD remettait les mitaines dans la nuit de samedi à dimanche pour une victoire encore plus expéditive : premier round, une minute trente de combat pour claquer un énorme K.-O. qui a laissé coi l'assistance qui l'avait copieusement sifflé lors de son entrée dans la cage.
« Merci l'Amérique de nous avoir sauvé les fesses »
Le Français occupait le centre de l'Octogone dès l'entame du combat et lançait le premier coup, un high-kick déjà. Il déstabilisait Frevola sur un low-kick avant de tenter une soumission peu orthodoxe sur une amenée au sol mais contenait bien l'Américain dans sa garde, le retournait pour tenter un étranglement bras-tête. Mais Frevola se relevait et slamait Saint-Denis. Le Garden était ravi. Mais pas pour longtemps. BSD sortait de l'étreinte et profitait d'une erreur de son adversaire, main droite trop basse alors qu'il voulait reprendre de la distance pour placer le coup fatal avant un dernier coup poing donné sur son adversaire au sol.
« Cette nuit, ce n'est pas seulement une nuit de combat, c'est le jour de l'armistice, c'est le jour des vétérans. J'ai eu l'honneur de servir mon pays, tout comme mon adversaire. Si vous êtes un vrai guerrier, vous devez travailler sur la connexion de votre corps et de votre esprit, travailler, jour après jour. Je suis très heureux d'être ici ce soir à New York. Vous pouvez me siffler autant que vous voulez mais je vous aime New York. Merci à l'Amérique de nous avoir sauvé les fesses pendant la première et seconde guerre mondiale », a clamé Benoît Saint-Denis.
Deux nouveaux champions chez les lourds et lourds-légers
Si le Français a assuré le spectacle et presque volé la vedette aux autres combattants, comme Donald Trump qui a fait une apparition fracassante sous des « USA ! USA ! », il y avait deux titres en jeu dans cette soirée new-yorkaise. Le titre intérimaire chez les lourds (après la blessure de Jon Jones, le combat qui devait l'opposer à Stipe Miocic pour le titre régulier a été reporté) entre Sergei Pavlovich (31 ans, 18-2) et Tom Aspinall (30 ans, 14-3).
On s'attendait à une démonstration de puissance entre le Russe, n° 2 de la catégorie et l'Anglais, n°4 et elle a bien eu lieu. Pour un combat encore plus expéditif que celui de Saint-Denis. Aspinall était plus en mouvements et plaçait deux low-kicks avant de subir la réponse des poings de Pavlovich sur un gauche-droite. Quelques secondes plus tard, c'est Aspinall c'est Aspinall avec deux énormes droites à la tempe qui couchait le Russe avant de finir en ground and pound. Seulement 1'10'' de combat pour sacrer un nouveau champion dans la catégorie reine. Ciryl Gane s'est déjà manifesté sur X pour signifier à l'Anglais qu'il était prêt.
Aspinall : « Je n'ai pratiquement pas eu d'entraînement du tout »
Le main event de la soirée devait lui aussi consacrer un nouveau champion. Face à l'ancien tenant de la ceinture, qui avait dû abandonner son titre après une blessure de longue durée à l'épaule, le Tchèque Jiri Prochazka (31 ans, 29-4), se dressait le tombeur d'Israel Adesanya (avant que celui-ci ne prenne sa revanche) dans la catégorie inférieure, le Brésilien Alex Pereira (36 ans, 9-2). Et l'ancienne star du kick-boxing, venu tardivement au MMA, a lui aussi fait parler les poings pour décrocher un énième trophée. Pereira a su contenir les assauts de l'imprévisible « homme des bois », résister à ses frappes, ses excentricités techniques pour utiliser sa meilleure arme : le striking.
Dos à la cage, il a placé un crochet droit court à l'oreille de Prochazka puis un crochet gauche au menton. Prochazka a essuyé un knock down, s'est relevé très vite et accroché à la taille de son adversaire qui l'a martelé de coups de poing marteau et de coude. C'en était trop pour le Tchèque, qui dirigeait pourtant bien le combat. Au sol, il subissait le ground and pound du Brésilien. L'arbitre mettait un terme au combat. Une soirée new-yorkaise sous le signe du K.-O.