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Mondial : après deux matches sans victoire, les Bleues ont à coeur de se relancer contre l'Australie

Allison Pineau (à g.) et Alexandra Lacrabère, ici contre le Brésil (19-19) dimanche, n'ont pas encore eu l'occasion de briller depuis le début de la compétition. (S. Boué/L'Équipe)
Allison Pineau (à g.) et Alexandra Lacrabère, ici contre le Brésil (19-19) dimanche, n'ont pas encore eu l'occasion de briller depuis le début de la compétition. (S. Boué/L'Équipe)

Les Françaises veulent lancer leur opération reconquête face à l'Australie aujourd'hui, après deux matches sans victoire et une approche à revoir.

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Les mines étaient encore fermées, lundi soir, vingt-quatre heures après le match nul face au Brésil (19-19), alors que les Bleues sortaient de l'ascenseur pour rejoindre une salle sans charme où les attendaient un tableau rempli de flèches dans tous les sens et une séance vidéo costaude. « On n'est pas guéris », venait d'avouer Olivier Krumbholz, qui osait toujours son sens de la formule : « On n'est pas au pied du mur, mais au bord de la falaise. » Car ses joueuses, arrivées tout en haut (championnes du monde et d'Europe en titre), pourraient bien dégringoler en sortant dès le tour préliminaire à la prochaine défaite.

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« On le sait, souffle Manon Houette. On peut être éliminées dans deux matches selon les résultats. On a eu du mal à dormir hier soir (dimanche soir) car on calculait notre position possible. Mais quand tu calcules avec déjà une défaite et un nul, les calculs ne sont pas bons. » Ils seraient meilleurs avec trois victoires lors des trois prochains matches puisque la France s'assurerait alors une place au tour principal et avec des points précieux pour la suite.

Toujours est-il que les rôles ont bougé. Les Bleues étaient devenues l'équipe référence, celle que l'on étudie, que l'on veut accrocher à son tableau, et cela ne fut pas si simple à gérer. « Notre statut a changé, insiste Grâce Zaadi, et le regard des autres aussi. »

« Quand tu perds des matches, reprend Houette, que les autres équipes viennent te dire : "Alors, vous êtes en difficulté ?", ce n'est pas quelconque. Ce que l'on a réussi à créer ces dernières années, le respect que l'on impose, j'ai l'impression que tout s'envole en deux matches. Non, non, non ! Tu as un peu de fierté, tu as envie de dire qu'on est l'équipe de France. Sortir de la compétition en allant jouer la Coupe du Président (*), j'ai l'impression que ce serait un aller sans retour pour cette équipe. »

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«Une question de vie ou de mort»

Grâce Zaadi, demi-centre des Bleues

Le risque est réel vu les défauts affichés en deux matches. Une sortie de route aussi prématurée ? Un échec immense, bien sûr, mais Krumbholz avait prévenu depuis des mois, d'autant qu'il avait senti « des signes avant-coureurs » lors des prestations « médiocres » en septembre. « J'espère qu'elles ont enfin conscience qu'on peut être éliminés. Je pense que la compétition a été mal abordée dans pas mal de têtes. Il y avait peut-être une forme de confort et il faut tous qu'on se remette en cause, le coach aussi. On va remettre sérieusement de l'ordre dans la maison. »

Cela a été fait à coups de grandes réunions. D'abord entre joueuses seulement pour débriefer les deux matches qu'elles ont revus en vidéo, alors qu'une sortie shopping dans Kumamoto était prévue. Avec le préparateur mental, Richard Ouvrard, en collectif et individuellement. Puis avec le staff lundi soir.

Dans ce contexte, le match de ce mardi (19 h au Japon) face à l'Australie, qui a perdu de 25 et 26 buts ses deux premiers rendez-vous, n'est pas qu'une formalité. La différence de buts devra être soignée vu l'homogénéité du groupe. La majorité des cadres seront titularisées afin de retrouver confiance, en particulier les arrières, méconnaissables. Dans les cages, en revanche, Catherine Gabriel « fera l'heure » pendant qu'Amandine Leynaud, parfaite durant les deux premiers matches, se reposera. La possibilité d'effectuer un changement dans le groupe devait être étudiée avant 9 heures, heure japonaise (la nuit dernière en France).

« On était devenus les proies, on redevient chasseurs », pose le sélectionneur. « C'est une question de vie ou de mort », martèle Zaadi, leader d'une équipe qui doit aussi retrouver sa joie de vivre, égarée lors de ce long voyage vers le Japon. Une victoire ne pourrait qu'y contribuer.

(*) Matches de classement de la 13e à la 24e place pour les équipes non qualifiées au tour principal.

publié le 3 décembre 2019 à 00h20
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