L'ÉQUIPE

Léa Le Garrec, joueuse de Brighton et des Bleues, regrette la manière dont l'Angleterre gère cette crise

Lea Le Garrec, sous le maillot de l'équipe de France.  (S. Mantey/L'Équipe)
Lea Le Garrec, sous le maillot de l'équipe de France. (S. Mantey/L'Équipe)

La milieu internationale française, qui a repris l'entraînement mercredi matin avec son équipe, se désole de voir que la pandémie n'est pas prise assez au sérieux en Angleterre.

ma liste
commenter
réagir

Alors qu'en Europe la majorité des équipes de football ont décidé de mettre au repos leurs joueurs et joueuses en raison de la pandémie de Covid-19, au sein du club de Brighton & Hove Albion, certains ont repris l'entraînement. La milieu internationale française Léa Le Garrec (26 ans, 4 sélections) et ses coéquipières étaient convoquées mercredi matin pour une séance, après quatre jours de repos. Arrivées à huit heures du matin, elles ont pris le petit déjeuner ensemble sans même voir le médecin du club, absent.

L'ÉQUIPE

Léa Le Garrec, installée depuis sept mois dans le sud-est de l'Angleterre, raconte : « Lors de la réunion précédant l'entraînement, j'ai dit que je ne comprenais pas qu'on ne prenne même pas notre température. Il était possible que dans la pièce où nous étions, trois ou quatre personnes soient porteuses du virus. La physio a répondu : "si vous n'avez pas de symptômes, c'est que vous allez bien, ça ne sert à rien". » Le Garrec et ses coéquipières ont donc suivi la séance prévue. Pourtant, vendredi, après l'annonce de la suspension des compétitions outre-Manche et un ultime entraînement, les joueuses étrangères de Brighton - dont le match de FA Cup face à Birmingham a été reporté -, s'attendaient à rentrer dans leur pays. Elles ont vite déchanté. « La coach (Hope Powell) nous a réunies pour nous dire que le big boss avait demandé à ce que vous ne fassions aucun trajet, relate Le Garrec qui décrit une journée « éprouvante » pour les étrangères du club. Interdiction de rentrer chez nous. »

« Ici, ils ne sont pas en mode guerre »

Certaines joueuses étaient en larmes, désireuses de rejoindre leurs proches. « Quand tu n'es pas avec les tiens, dans ton pays, quatre jours, c'est long », souligne l'internationale, qui a dîné vendredi et déjeuné samedi avec ses coéquipières étrangères, a fait des courses lundi « dans un magasin quasiment vide » avant de passer son mardi confinée « par solidarité » avec les Français. « Je n'arrive pas à comprendre, poursuit l'ancienne joueuse de Guingamp (2016-2019). Everton a renvoyé ses joueuses dont (l'internationale française) Maéva Clemaron qui m'a écrit lundi après-midi pour me dire qu'elle rentrait. Avec Pauline (Peyraud-Magnin, gardienne numéro 2 des Bleues, qui évolue à Arsenal), on s'envoie des messages car on ne peut pas se voir, elle est en quarantaine. »

L'ÉQUIPE

La Bretonne attend désormais de savoir ce qui va être décidé concernant les compétitions initialement suspendues jusqu'au 3 avril. « Si c'est annulé définitivement, je rentre chez moi, annonce-t-elle pourtant consciente que cela risque d'être compliqué de rejoindre Saint-Malo. Hier, j'ai eu mal à la tête, sans doute parce que j'ai réfléchi toute la journée à ce que j'allais faire. » Le Garrec, qui suit l'évolution de la pandémie du coronavirus en France et les mesures qui sont prises dans l'Hexagone, aimerait que le gouvernement anglais prenne conscience de la gravité de la situation. « Ce qui me fait peur, c'est qu'ici, ils ne sont pas en mode guerre, regrette-t-elle. Comme nous, en France, quand on a pris ce virus à la légère. Ils sont en train de perdre du temps. » Ce matin, les joueuses ont rendez-vous pour une nouvelle séance d'entraînement.

publié le 19 mars 2020 à 08h00 mis à jour le 14 juillet 2020 à 11h43
Les commentaires sont soumis à des règles de modération. lire la charte