Un géant à la trace minuscule. Voilà ce qu'il reste du passage à Toulouse de Robert Rensenbrink, immense attaquant néerlandais qui s'est éteint dans la nuit de vendredi à samedi à l'âge de 72 ans. Le double finaliste de la Coupe du monde avec les Pays-Bas (1974 et 1978) a achevé sa carrière dans la Ville rose, en D2, lors d'un exercice 1981-1982 stocké dans les mémoires pour s'être conclu par une accession.
Un départ provoqué par des tensions avec le coach de Toulouse à l'époque
Mais, quand le TFC a agrippé son ticket pour l'élite, « Robbie » avait déjà rangé ses crampons et bouclé ses valises, après avoir disputé une douzaine de matches seulement. « Il est parti avant la fin de saison car ça se passait très mal avec l'entraîneur, raconte Patrick Boudreault, éminent spécialiste des Violets, très longtemps suivis pour La Dépêche du Midi. Pierre Cahuzac voulait le faire jouer ailier gauche, alors qu'il aurait voulu évoluer en dix. Il est parti sans que le club ne lui pose de problèmes. À propos de Cahuzac, il m'avait dit une fois : « La seule chose que j'ai retenu de lui à Toulouse, c'est de boire le pastis ! »
Côté foot, ce n'était pas l'ivresse, donc, pour Rensenbrink, recruté au sortir d'un passage aux USA, sur proposition d'un agent. « En terme d'image, pour nous qui avions grandi avec les '' Hollandais volants ", le voir arriver était une grande surprise, se souvient Jean-Philippe Durand, qui avait rejoint le TFC cette saison-là. Il était impressionnant. Mais il n'a pas eu le bon coach. Cahuzac imposait un marquage individuel aux onze joueurs et ne proposait aucune stratégie collective. Il ne l'a pas considéré comme un joueur à part. Il avait une telle qualité footballistique, une aptitude à faire jouer les autres et un pied gauche superbe, pourtant. C'est la première fois que je côtoyais un footballeur qui possédait cette qualité de pied. Je pense qu'il aurait fallu un peu adapter l'équipe et son jeu à ses qualités et capacités du moment. Il aurait pu apporter autre chose que ce que lui demandait le coach. Je le revois trimer à l'entraînement sur des exercices que lui faisait faire Cahuzac...» À 34 ans, il aurait mérité un crépuscule bien plus lumineux, pourtant.