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eSport : sur Fifa, l'OL champion... de Chine

L'équipe de l'OL.EDG, championne de Chine. (OL)
L'équipe de l'OL.EDG, championne de Chine. (OL)

Si l'OL est performant dans l'eSport sur la scène européenne avec son joueur Fifa Fouad «Rafsou» Fares, le club lyonnais possède aussi une équipe en Chine. Partenaire de l'une des plus grosses structures asiatiques, EDG, elle a été sacrée championne en novembre.

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L'information était passée un peu inaperçue. Fin octobre, l'Olympique Lyonnais a officialisé un partenariat avec l'une des plus importantes structures eSportives en Chine : EDG, connue sur League of Legends notamment. Une association loin d'être anodine, puisqu'en plus de Fouad «Rafsou» Fares - son joueur français qualifié, entre autres, pour la dernière FIWC - l'OL a une équipe qui évolue en FSL (Fifa Online Star League), le championnat chinois sur Fifa Online 3, depuis mars 2017. Une stratégie originale et très intéressante dans un milieu où la grande majorité des clubs de football se lancent à la conquête de l'eSport et du marché asiatique avec un joueur de la simulation sportive en Occident.

Directeur Général Adjoint business et stratégie de l'Olympique Lyonnais, Harry Moyal évoque ce partenariat, les (excellents) résultats de «l'OL.EDG» en Chine (championne nationale et récompensée par un «ballon d'or» de la meilleure équipe de football virtuel) et la position du club sur la discipline.

«D'où vient la volonté de l'Olympique Lyonnais de se lancer dans l'eSport ?
On a vu la discipline apparaître sur notre radar et on s'est posé les questions suivantes : doit-on y aller ? Pourquoi ? Avec quelles ambitions ? On en a conclu qu'il s'agissait d'un marché pertinent et qu'un club ou une franchise professionnelle de sport était un bon propriétaire pour ce type d'activité. On estime que les équipes historiques de l'eSport, si l'industrie continue de grossir, seront dépassées par des structures avec plus de moyens financiers et une meilleure capacité à trouver des sponsors et fournir un environnement sain pour les joueurs. Arriver tôt dans cet écosystème nous permettrait d'avoir plus d'influence, c'était donc le bon moment pour poser nos pions. On veut rester pertinent auprès de la nouvelle génération donc on se doit de parler le langage qui les intéresse.

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Fouad "Rafsou" Fares, joueur Fifa sous contrat avec l'Olympique Lyonnais. (Fifa)
Fouad "Rafsou" Fares, joueur Fifa sous contrat avec l'Olympique Lyonnais. (Fifa)

Vous vous êtes lancés dans la discipline en Europe mais aussi en Chine, en mars 2017. Il y a un rapport direct avec IDG Capital, qui a investi dans le club fin 2016 ?
Oui et non. «Non», parce que cette décision fait plutôt partie d'une stratégie globale d'entrée dans l'eSport et «oui», parce que le fait d'avoir un investisseur chinois et des bureaux sur place a aidé à s'attaquer à cette géographie. Aujourd'hui les clubs veulent attaquer le marché asiatique et concrètement la Ligue 1 n'y existe pas. Elle est très mal diffusée en Chine, on est écrasé par la Premier League, la Liga, ou même la Série A. Ça a vocation à changer mais on n'effacera pas 30 ans d'histoire comme ça. Alors on s'est dit que ça serait un bon pari d'attaquer là avec l'eSport pour nous donner une visibilité rapidement, avec une équipe sur Fifa Online 3. Le marché chinois est plus structuré. Il existe depuis plus longtemps, il y a plus de joueurs, c'est diffusé à la télévision, c'est très professionnel... Tout marche comme un championnat de sport qui fidélise son audience.

Et fin octobre vous avez scellé un partenariat avec EDG, un grand nom de l'eSport en Asie...
L'année est découpée en deux phases et la première n'a pas été extraordinaire. Notre équipe a terminé à la septième place (sur 12) et nous avons alors décidé de faire quelques changements qui se sont révélés efficaces. Au cours de cette deuxième moitié de saison EDG nous a contactés en nous disant : «On est une grosse équipe, on est présent sur beaucoup de jeux mais on est absent de Fifa, vous avez une formation compétitive et on pense que ça peut être intéressant de nous rapprocher». On a vite trouvé que ça avait du sens : EDG est très connu dans l'eSport, ils ont plus d'un million de suiveurs sur Weibo (réseau social chinois, ndlr), donc la possibilité de toucher une base de fans très importante. Ils ont aussi démontré une capacité à signer des partenariats avec des grosses sociétés, comme Gilette par exemple, qui peut nous aider localement mais aussi internationalement. On s'est donc lancés sur un partenariat d'image et économique de 18 mois qui a vocation à durer. Et l'équipe de l'OL.EDG a été sacrée championne de la FSL en novembre.

Est-ce qu'on peut imaginer voir ce partenariat s'étendre à d'autres jeux ? On sait qu'EDG est très performant sur League of Legends notamment...
Pour le moment non. Dans un premier temps on veut consolider nos positions sur Fifa en Europe et en Asie. On essaye de structurer une communauté sur Clash Royale également. Un acteur comme le PSG s'est lancé avec plus ou moins de succès sur d'autres jeux, Rocket League par exemple. De notre côté nous n'avons pas fait de mouvement mais on étudie la chose. On a parlé avec Riot Games (développeur de League of Legends, ndlr) également. On s'intéresse à l'ensemble de l'écosystème, avec les éditeurs de jeux mais aussi les organisateurs de compétitions. Et on vient de finaliser l'embauche d'un deuxième joueur Fifa qu'on annoncera dans les semaines qui viennent.»

publié le 3 janvier 2018 à 18h30 mis à jour le 3 janvier 2018 à 18h45
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