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Julien Épaillard arrive lancé vers les JO de Paris 2024

Julien Épaillard a réalisé un sans-faute dimanche à Lyon, et s'est adjugé la deuxième place.  (P.Costabadie/Icon Sport)
Julien Épaillard a réalisé un sans-faute dimanche à Lyon, et s'est adjugé la deuxième place. (P.Costabadie/Icon Sport)

Le Normand Julien Epaillard a de nouveau fini sur le podium d'une épreuve de la Coupe du monde. Prometteur à quelques mois des Jeux.

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Les allées foisonnantes du Salon du cheval Equita Lyon sont un accéléré de vie de cavalier émérite. Tout au bout des tapis rouges piétonniers, après les friandises « sans sucre ajouté » pour chevaux, les bottes en cuir rare « à l'âme personnalisée » pour cavaliers, s'ouvre la grande carrière aux sunlights du Grand Prix. Il a fallu presque un demi-siècle à Julien Épaillard (46 ans), médaillé de bronze aux Championnats d'Europe cet été, pour en arriver là. À savoir se juger au plus haut niveau et squatter, en Rhône comme ailleurs, les podiums.

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Peu à peu, le Normand s'inscrit comme celui qui pourrait, enfin, faire tintinnabuler le métal olympique d'une médaille individuelle, bruit qu'on n'a pas entendu à cheval depuis le bronze d'Alexandra Ledermann (1996) ou l'or de Pierre Durand (1988). Dimanche à Lyon, Épaillard a été battu de 17 centièmes de seconde par un cavalier belge, Grégory Wathelet. S'il était parti derrière lui, dans ce barrage à quatorze, il aurait aussi demandé une foulée de moins à sa monture, resserré encore ses virages et le cours de cette histoire d'un jour aurait sûrement été inversé. « Je croyais que tu étais un cavalier rapide », l'a vanné le Belge, qui ne se sentait pas encore bien sûr de son Bond Jamesbond de Hay, récemment chipé à Kevin Staut.

Julien Épaillard a réalisé un sans-faute dimanche à Lyon, et s'est adjugé la deuxième place. (P.Costabadie/Icon Sport)
Julien Épaillard a réalisé un sans-faute dimanche à Lyon, et s'est adjugé la deuxième place. (P.Costabadie/Icon Sport)

Deux chevaux de haut niveau

Épaillard, qui gagne plus souvent qu'à son tour, comme au très couru cinq étoiles de Barcelone fin septembre, ou au « sympathique » concours de Saint-Lô le week-end d'avant ou ici même vendredi dans une épreuve d'ouverture, retenait surtout qu'avec sa jument Dubaï du Cèdre, qui est son second cheval, Donatello se reposant, le voilà sacrément doté à huit mois des JO. « Elle n'y est pour rien (pour la victoire égarée). Elle tient de plus en plus la route. »

Il y a des signes qui font croire à la bonne pente. Quand Pénélope Leprévost s'est pointée sur le septième et ultime obstacle du barrage, un vertical de 1,60 m, Bingo Del Tondu a dit non, éjectant sa patronne. Un superposé du refus de Tokyo et de l'or olympique par équipes. Quand, une heure avant, au même endroit, dans le tour qualificatif aux treize obstacles, sur un mur copie absolument conforme de celui utilisé à Tokyo, Dubaï du Cèdre s'est emmêlé les arpions, les briques ont vacillé, très franchement, hésité et dans un incroyable mouvement de balancier, se sont reposées d'équerre. Le grand mystère des Kapla qui tombent ou pas. Et Épaillard, au contraire des cadors Van Eckermann ou Guerdat, s'en alla donc en barrage, où là aussi, sur un oxer, deux barres oublièrent de choir.

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C'est donc qu'il est le béni du moment. « Ça se construit gentiment », commentait-il, refusant de se projeter car, en ce monde-là, l'inverse s'invite vite. Il y a encore un bout de tapis rouge à courir du côté de Versailles fin juillet. Longs voyages. Donatello va prendre le camion pour Vienne, Madrid, puis la Corogne. Dubaï va s'en aller tutoyer les barres à Prague puis Genève. Mieux vaut huit fers au feu que quatre. L'histoire dit aussi que Donatello et Dubaï se sont amourachés l'un de l'une. Ça plaira aux délicieuses petites filles qui arpentent Equita, et achètent des peluches personnalisées.

publié le 6 novembre 2023 à 08h14
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