Leader de la Course au soleil pour quatre petites secondes ce dimanche matin, Brandon McNulty (UAE) n'a pas réussi à garder sa position à l'issue de la dernière étape, courte (109,3 km), nerveuse et spectaculaire dans l'arrière-pays niçois. Le maillot jaune a fini par craquer sous les assauts de Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step), qui n'a été accompagné dans le final que par un seul adversaire : l'Américain Matteo Jorgenson (Visma-Lease a bike), impressionnant toute la semaine, et qui s'offre de fort belle manière la plus belle course par étapes de sa jeune carrière (24 ans).
Comme souvent sur Paris-Nice, la dernière étape s'est décantée de loin, et il a suffi que le dernier échappé matinal soit repris, à 50 km de l'arrivée, pour que le groupe maillot jaune, qui n'était alors déjà composé plus que d'une vingtaine de membres, n'explose sous l'impulsion d'Evenepoel.
Evenepoel sans regret
Le Belge, qui pointait ce matin à 36'' de la tête du général, était obligé de s'exposer pour espérer renverser l'épreuve. Au pied de l'avant-dernière ascension de la journée, la côte de Peille (6,3 km à 6 %), il a placé coup sur coup trois accélérations qui ont fini par décramponner presque tout le monde : ni Primoz Roglic, dans un jour sans, ni Matthias Skjelmose, trop juste, ni Brandon McNulty, émoussé par sa semaine, n'ont réussi à l'accompagner.
Si Alexander Vlasov a un temps réussi à revenir sur le champion de Belgique, un seul coureur est resté dans sa roue sans flancher : Matteo Jorgenson, qui n'a jamais montré le moindre signe de faiblesse ce dimanche, y compris dans le col des Quatre Chemins (3,6 km à 8,8 %), juge de paix de l'étape. Une fois le sommet de cette côte franchie avec Evenepoel, l'Américain n'a eu plus qu'à le suivre dans la longue descente vers Nice, avant de laisser le Belge empocher la victoire d'étape.
Jorgenson grandit vite
Vainqueur l'an passé du Tour d'Oman et auteur d'une superbe campagne dans les Flandres, Jorgenson, transféré cet hiver chez Visma-Lease a bike, s'offre là un magnifique succès dès sa première grande course en tant que leader dans sa nouvelle équipe. Formé à Chambéry lors de son arrivée en Europe en 2019, l'Américain avait lancé sa carrière pro chez Movistar, où il avait fait étalage de sa polyvalence, capable aussi bien de briller en montage que sur les classiques pavées.
Il devient le troisième Américain à inscrire son nom au palmarès de la Course au soleil après Bobby Julich en 2005 et Floyd Landis en 2006.