Avec G2 et BDS, Fnatic est le cas le plus simple de ce mercato : le vice-champion du LEC en 2023 n’a changé qu’un joueur. Mais il faut dire que le club a longtemps tâtonné l’année passée avant de trouver ce qui ressemble à la bonne formule... Neuvième en hiver, huitième au printemps, Fnatic a changé beaucoup de choses au fil des segments avant que la sauce ne prenne, au summer split. L’équipe y obtient de justesse un ticket pour les play-offs de la saison avant de se faufiler un peu miraculeusement (en gagnant 3-2 à chaque fois) pour la finale - perdue contre G2. Aux Worlds, Fnatic n’est pas ridicule non plus et le management décide donc de bâtir sur ces bons résultats, après avoir tout de même jeté un œil distant sur le marché. Oscar « Oscarinin » Muñoz Jiménez (toplaner, Espagne, 20 ans), Ivan « Razork » Martin Diaz (jungler, Espagne, 23 ans), Marek « Humanoid » Brazda (midlaner, Tchéquie, 23 ans) et Hyeon-taek « Noah » Oh (adc, Corée du Sud, 22 ans) sont ainsi conservés. Le quatuor veut continuer ensemble, ce qui facilite les choses.

 

« Nous avons appris de l’année dernière, très difficile à vivre, reconnaît Javier « Dardo » Zafra, directeur des opérations du club sur League of Legends. Malgré tout, nous avons fini avec une équipe très forte que nous pensons pouvoir continuer à développer ensemble. Individuellement, ce sont tous des joueurs extraordinaires. » Un seul élément est donc remplacé : Adrian « Trymbi » Trybus, sans club désormais - une petite anomalie. « Nous avions le sentiment de pouvoir créer une meilleure synergie sur la botlane, où nous avions quelques difficultés. C’est pourquoi nous sommes allés chercher Se-jun « Jun » Yoon (support, Corée du Sud, 23 ans) du côté de la LCK, explique Dardo, qui réunit ainsi deux compatriotes pour former un solide duo. Il est incroyablement talentueux et veut le prouver. Nous avons regardé en ERL, étudié nos différentes options, mais il était la meilleure à notre portée. Il apporte aussi de la fraîcheur. »

 

Avec ce cinq renforcé par rapport à fin 2023 selon son directeur des opérations, Fnatic se veut forcément ambitieux. « L’équipe a ce qu’il faut pour gagner en Europe. Ensuite, on verra. Il faut que les planètes s’alignent pour faire quelque chose aux Worlds. Mais, bizarrement, même si 2023 a été le pire résultat du LEC aux Mondiaux, j’ai senti que nous répondions mieux aux formations asiatiques que par le passé. Ça a été dur quand ça comptait, mais j’ai moins eu cette impression d’écart. » Un peu d’espoir pour 2024 et cette compétition suprême à domicile ?

Razork et Humanoid, un duo qui prolonge

Piliers de Fnatic, Humanoid et Razork - peut-être le meilleur jungler d’Europe - ont décidé de continuer l’aventure en prolongeant même leurs contrats. Respectivement jusqu’en 2025 et 2026. « Ils sont heureux chez Fnatic et s’entendent très bien tous les deux, assure Dardo. Ils ont grandi ensemble en tant que joueurs, forment un très bon duo mid-jungle. Ils ont aussi le sentiment de pouvoir jouer le titre ici. » Les nouvelles régulations financières et la luxury tax imposée aux équipes (qui installe une sorte de cap salarial à respecter) n’ont pas trop gêné les négociations. Surtout dans un contexte qui a poussé les salaires à être baissés partout en LEC.

Nos notes expliquées

talent : 4/5
Derrière G2, c’est l’équipe la plus talentueuse sur le papier en LEC. Difficile d’y trouver un défaut, même si Jun devra s’acclimater. C’est aussi, sans doute, la seule formation à pouvoir se targuer d’avoir un meilleur joueur que son rival à l’un des cinq postes. De justesse, certes, mais Razork est un monstre.

expérience : 4/5
Une équipe qui se connaît bien, un duo mid-jungle qui a plusieurs années de LEC derrière lui et un bon background en Corée du Sud pour la nouvelle recrue : Fnatic semble bien rodé. Même si Oscarinin et Noah sont encore tendres.

envie de voir jouer : 3/5
Toujours populaire, en particulier sur le sol français, très solide a priori, cette équipe de Fnatic a de bons arguments pour se rendre intéressante à suivre.