Ça doit piquer ce matin dans les organismes des Cannoises. Et sans doute bouillonner dans les crânes, tant la bataille de mardi soir a été intense face aux Russes d'Ekaterinbourg. Et pourtant, il n'a presque rien manqué pour l'emporter (défaite 2-3, 15-13 au tie-break).
On ne pourra pas reprocher aux Cannoises un manque d'envie ou leur acharnement à vouloir à tout prix emmener ce ballon de l'autre côté du filet. Si les statistiques comptaient les sauvetages acrobatiques, elles seraient même déjà championnes d'Europe... Et les regards désespérés de leurs adversaires, contraintes de céder la plupart des rallyes durant tout le match, en disaient long sur les doutes qui ont pu les assaillir.
Mais les coéquipières de Myriam Kloster sont tout de même tombées sur du lourd, essentiellement matérialisé par l'efficacité d'une joueuse : la pointue russe Kseniia Parubets, métronome aux 39 points et 79 ballons attaqués (et 60 réceptions, au passage) ! « Nous n'avons pas réussi à la bloquer, reconnaissait Riccardo Marchesi, le coach cannois. Peut-être qu'à un certain moment, surtout au troisième set et un peu au deuxième, on a manqué un peu d'attention sur des petits détails, ce qui ne nous a pas permis de rester dans le jeu. Mais l'équipe a vraiment bien réagi et a réussi à imposer son jeu. »
L'énorme coup de gueule de Marchesi
Il faut dire que l'entraîneur italien des championnes de France a donné de la voix, poussant un énorme coup de gueule après le troisième set (perdu 21-25) que l'on entendait résonner malgré la sono dans ce Palais des Victoires si peu rempli. « Des fois, ça arrive... », a-t-il juste commenté, refusant de voir dans cette défaite une mauvaise performance.
Il aura peut-être manqué aux championnes de France de l'audace en attaque, quand elles rendaient des ballons aux Russes qui s'empressaient de les faire fructifier. Il y a peut-être aussi eu un peu de fatigue au troisième set, conduisant Myriam Kloster, si présente sur tous les fronts, quelques minutes sur le banc. Mais ce qui a fait leur force lors de leurs trois victoires inaugurales semblait encore bien vivace : leur ténacité et leur solidarité, Kloster donc (14 points), Mira Todorova bien sûr (21 points, meilleure marqueuse de l'équipe), mais aussi la Colombienne Amanda Cuneo (18 points) ou la pointue sénégalaise Fatou Diouck (13 points) prenant tour à tour les commandes pour maintenir l'équipe à flot.
Cannes savait que la deuxième partie de la saison serait plus difficile. Mais la première défaite en Ligue des champions n'entame pas ses chances de se qualifier pour les quarts de finale. Les Cannoises restent même en tête de leur groupe, avant la rencontre entre le Dinamo Moscou et Plovdiv, jeudi. Et c'est toujours ça de pris.