L'ÉQUIPE

Ligue des champions : l'improbable sans-faute du RC Cannes

Arrivées à l'intersaison, la Bulgare Mira Todorova (à gauche) et l'Ukrainienne Nadiia Kodola comptent toutes deux parmi les quinze meilleures marqueuses de la compétition. (O. Nokhrin/CEV)
Arrivées à l'intersaison, la Bulgare Mira Todorova (à gauche) et l'Ukrainienne Nadiia Kodola comptent toutes deux parmi les quinze meilleures marqueuses de la compétition. (O. Nokhrin/CEV)

Le RC Cannes, qui n'a pas perdu un seul match européen cette saison, entame les matches retour en tête de son groupe ! Impensable il y a quatre mois, même si des explications existent.

ma liste
commenter
réagir

Qui aurait imaginé, il y a seulement quatre mois, que le RC Cannes recevrait ce mardi soir la redoutable équipe russe d'Ekaterinbourg dans la peau de chef de groupe ? Et avec un sans-faute lors des matches aller ? Même Victoria Ravva, manager générale du club, en doutait. « En Turquie, en Italie, en Russie, certains clubs sont hors d'atteinte, constatait-elle en début de saison. C'est une question d'argent. » Avec leur budget minuscule au regard de leurs concurrentes (1,55 M€), les Cannoises ont pour le moment vaincu, outre les Bulgares de Plovdiv (3-1), les Russes de l'Ouralochka Ekaterinbourg (3-2) et du Dinamo Moscou (3-0). Soit les deux clubs les plus titrés dans l'épreuve. Si les exploits des clubs russes commencent à dater (11 victoires de 1961 à 1977 pour Moscou, 8 de 1981 à 1995 pour Ekaterinbourg), et si l'Italie et la Turquie se partagent les titres depuis 2015, les Russes n'en restent pas moins de gros morceaux. On pourrait aussi avancer que le leader de la Ligue A a joué deux fois sur trois au palais des Victoires. Mais cela ne suffirait pas à expliquer cette réu­ssite, qui n'est pas vraiment tombée du ciel.

L'ÉQUIPE

Un solide collectif

C'est la principale raison du succès des Cannoises : une équipe fortement soudée, qui s'est préparée à une saison dense, en termes de rythme et d'adversité. « On est parties en outsiders, mais on a l'avantage d'avoir réussi à garder un noyau de joueuses de la saison passée, donc on n'est pas reparties de zéro, apprécie la ca­pi­taine Myriam Kloster. Comme le staff n'a pas changé depuis trois ans, on a créé des habitudes de travail. » Riccardo Marchesi, coach du RC Cannes depuis 2017, précise : « On est allés ensemble plus loin que ce qu'on aurait pu imaginer. Ce sont les victoires d'un groupe. Ça passe par l'entraînement, mais aussi par la préparation physique, tactique, les soins, toutes ces petites choses qui font la différence et donnent plus de valeur à l'équipe. »

Un duo bien intégré

Deux internationales françaises ont quitté le club champion de France à l'intersaison : Christina Bauer est repartie à Busto Arsizio (Italie) et Héléna Cazaute a signé à Mulhouse. La centrale a été remplacée par la Bulgare Mira Todorova ; le départ de la réceptionneuse-attaquante a permis le retour de l'Ukrainienne Nadiia Kodola, qui avait joué sur la Côte d'Azur de 2015 à 2018. La greffe a visiblement pris, Kodola pointant à la quatrième place du classement des marqueuses en Ligue des champions (58 points en 12 sets), Todorova à la quinzième (45). « Kodola a une force de frappe qui fait du bien, c'est un gros bras, commente Kloster. Et Todorova est un bon apport offensif sur la base 4. On a réussi à intégrer les nouvelles joueuses dans nos habitudes, et elles se sont aussi laissées prendre dans le groupe. C'était un gain de temps pour la préparation et l'entraînement. »

L'ÉQUIPE

Une part de chance

Un ballon qui retombe du bon côté de la ligne, des fins de sets qui basculent en leur faveur... les Cannoises ont aussi su profiter de leur réussite. « À Ekaterinbourg, on voit au fur et à mesure du match que si on sert bien, on peut les embêter, explique la capitaine. Ça a marché, et on a saisi notre chance. Il y a des matches comme ça où il faut juste un ou deux petits ballons chanceux pour que ça bascule. Mais la chance se provoque aussi ! » Riccardo Marchesi : « Notre équipe est montée de niveau. Chaque match, chaque set donne de la confiance, et on a été forts pour aller chercher la réu­ssite. »

Un petit effet de surprise

Ou comment tirer avantage de son statut d'outsider. « Je pense que Moscou est arrivé un peu tranquille... », sourit Myriam Kloster. « Peut-être au premier set, oui, tempère le coach italien. Mais les grandes équipes savent qu'on ne peut jamais baisser la garde au volley. Ce n'est pas le foot, où tu marques un but et après, c'est le catenaccio ! » Ekaterinbourg est prévenu : Cannes n'est pas là pour faire de la figuration. Et a toujours la ferme intention de se qualifier pour les quarts de finale (réservés aux premières de poule et aux trois meilleures deuxièmes). « Nos adversaires seront sans doute plus difficiles à battre, mais on a des points en poche qui nous permettent d'être plus tranquilles que les autres », glisse Marchesi. Élémentaire...

publié le 21 janvier 2020 à 08h00
Les commentaires sont soumis à des règles de modération. lire la charte