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Le Brésilien Sergio et l'Italien Alessandro Fei prennent leur retraite, la fin d'une époque

Sergio (10) et le passeur brésilien Ricardo, lors de la finale de la Ligue mondiale 2006, remportée... face à la France (3-2). (L'Équipe)
Sergio (10) et le passeur brésilien Ricardo, lors de la finale de la Ligue mondiale 2006, remportée... face à la France (3-2). (L'Équipe)

À quelques jours d'intervalle, le légendaire libéro auriverde Sergio et l'ex star de la Nazionale Alessandro Fei ont mis un terme à leur fantastique carrière. À plus de quarante ans.

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Cela ressemble à la fin d'une époque. En l'espace de quelques jours, le libéro brésilien Sergio (44 ans) et l'attaquant italien Alessandro Fei (41 ans) - deux monstres du jeu depuis vingt ans - ont décidé, coup sur coup, de ranger définitivement les genouillères au fond du placard, sous des étagères blindées de trophées en tout genre, surtout les plus prestigieux.

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« Tous les deux ont marqué leur époque, ils ont été au top pendant deux décennies dans deux grands pays de volley, assure Hubert Henno (43 ans), l'entraîneur de Tours. Il n'y a pas de hasard : ils ont su durer parce qu'ils étaient tous deux de très grands professionnels, extrêmement rigoureux quant à leur hygiène de vie. »

L'ex grand international, qui a tiré sa révérence comme joueur à la fin de la saison dernière avec le plus gros palmarès du volley français, sait de quoi il parle : pendant quinze ans, il a été le rival attitré de Sergio pour le titre officieux de meilleur libéro du monde et a affronté régulièrement Fei en Championnat d'Italie.

À Macerata, Hubert Henno (en vert) a été le coéquipier d'Alessandro Fei (1) lors de la saison 2014-2015. (F. Faugère /L'Équipe)
À Macerata, Hubert Henno (en vert) a été le coéquipier d'Alessandro Fei (1) lors de la saison 2014-2015. (F. Faugère /L'Équipe)

« Leurs personnalités sont très différentes, reprend Henno. Le premier (Sergio) a été un rival. On s'est toujours considérés comme des adversaires. On a échangé plusieurs fois nos maillots, mais jamais vraiment discuté ensemble. Avec ''Fox'' (Fei), c'est différent. On a joué ensemble. Il avait un côté réservé, parfois taciturne. Mais sur un terrain, c'était un joueur très efficace. »

Le feu et la glace, en quelque sorte. Élément essentiel du grand Brésil (2002-2010), Sergio virevoltait en défense, haranguant ses coéquipiers parfois jusqu'à l'extrême. Véritable deuxième passeur sur le terrain, il organisait ou renversait le jeu parfois à sa guise. L'hommage national qui lui a été rendu, dans un stade de foot, quelques semaines après le sacre olympique à Rio (2016), raconte beaucoup du personnage et de son influence. En quatre finales aux JO, il aura gagné deux fois l'or (2004, 2016), en ajoutant deux titres mondiaux (2002, 2006), sept Ligues mondiales, deux Coupes d'Europe... Son total de trophées avoisine les 45, sans compter les accessits. Un monstre qui a révolutionné son poste par sa vélocité et sa rage de vaincre.

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Alessandro Fei n'a pas révolutionné le jeu comme le Brésilien, mais à l'instar de son compatriote Andrea Giani ou de Frantz Granvorka, il aura glissé du poste de central à celui de pointu, sans rien perdre de son efficacité. « Il aurait pu jouer réceptionneur aussi, assure Henno. Il a incarné à merveille la culture italienne du service, du block, domaine dans lequel il était exceptionnel, et de la rigueur. »

Héritier parfait de la génération des Fenonemi qui ont dominé les 90s et avec lesquels il a remporté, à vingt ans, leur troisième titre mondial, Fei a transmis cette science de la victoire, ce goût du détail, au grand Trévise (2001-2012), remportant au total plus d'une vingtaine de titres, dont 2 Ligues mondiales, 2 Championnats d'Europe (2003 face à la France et Hubert Henno), 4 Coupes d'Europe et autant de Championnats d'Italie. Il ne lui manque, au fond, que le titre olympique, manqué à Athènes en finale face au Brésil (3-0) et à... Sergio.

Comme Hubert Henno, l'Italien poursuivra d'ailleurs sa carrière hors terrain dans le club où il a terminé comme joueur : Alessandro Fei a en effet été nommé manager du club de Piacenza (Plaisance).

publié le 31 mai 2020 à 23h05 mis à jour le 31 mai 2020 à 23h11
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