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Razorsnowbike : de la neige sous les roues

Le dual slalom consiste en une descente entre des portes de géants, sur une pente habituellement réservée au ski. (Richard Bord/Châtel)
Le dual slalom consiste en une descente entre des portes de géants, sur une pente habituellement réservée au ski. (Richard Bord/Châtel)

La Razorsnowbike rassemble tous les ans 150 cyclistes pour une compétition de vélo sur neige géante à Châtel, en Haute-Savoie. L'événement, qui aura lieu le 7 mars, témoigne de l'émergence de la discipline.

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Chaque année, les gérants de la station de Châtel se livrent à une démonstration éclatante : le «tout terrain» du VTT n'a rien d'usurpé. Grâce à la Razorsnowbike, c'est un fait désormais avéré : les plus braves des cyclistes peuvent s'aventurer partout, y compris sur les pistes alpestres les plus enneigées. S'il en doute, le sceptique pourra toujours se rendre dans le Chablais, le 7 mars, pour assister au curieux spectacle de 150 vélos surgissant d'un nuage de poudreuse.

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L'événement porte bien son nom : sur 24 heures, la Razorsnowbike met le vélo sur neige à l'honneur à travers une compétition ouverte à tous. Trois épreuves sont au programme : le derby (tous les coureurs s'élancent ensemble du haut d'une piste), le eight-cross (course entre huit personnes) et le dual slalom l'après-midi. À l'issue de la journée, un classement général est calculé en fonction des résultats pour décerner un grand gagnant. Pas de récompense à la clé pour les plus rapides, juste une gloire aussi éphémère que les flocons sur les guidons, mais l'assurance de sensations inédites.

Les organisateurs se limitent à 150 participants par édition de la Razorsnowbike. (Richard Bord/Châtel)
Les organisateurs se limitent à 150 participants par édition de la Razorsnowbike. (Richard Bord/Châtel)

Une ambiance bon enfant

«C'est amusant, ça glisse dans tous les sens et on peut aller vite si la météo le permet», déclare Vincent Tupin. Freerider, habitué des sensations fortes, le Français participera cette année pour la cinquième fois à la Razorsnowbike. Il y a déjà brillé, arrachant une 2e place en 2015. Lui-même ne s'en souvient plus, tant le résultat tient de l'anecdote. Ce qui compte, après tout, c'est «les sensations et rigoler contre les copains».

«On n'a pas vraiment l'impression qu'on fait une compétition, c'est plus une journée sur neige ou à la fin on fait un classement», confirme le sportif. Il attend surtout chaque année avec impatience, le départ du derby. Comme aux 24 heures du Mans, les participants s'élancent à quelques mètres de leur engin, courent pour l'enfourcher et se jeter à corps perdu dans la descente. «Si tu prends un mauvais départ, t'as une foule de gens à dépasser ensuite. Si t'en prends un bon, t'as la pression des gens derrière toi qui essaient de te rattraper, décrit-il avec enthousiasme. C'est grisant.»

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Châtel, en Haute-Savoie, est historiquement une station misant sur les glisses innovantes. (Richard Bord/Châtel)
Châtel, en Haute-Savoie, est historiquement une station misant sur les glisses innovantes. (Richard Bord/Châtel)

Entre la glisse et le VTT

D'autant que, sur la poudreuse, toutes les sensations sont exacerbées. Les vélos utilisés, des VTT de descente classiques, semblent comme en lévitation sur la neige. «Il y a un feeling entre la glisse et la sensation de rouler sur des chemins. Il faut avoir beaucoup moins de réflexes, il faut être plus doux», analyse Jim Alran. Travaillant à la station savoyarde, il aide à l'organisation de l'événement depuis plusieurs années. «Historiquement, nous avons toujours essayé de mettre en valeur les nouvelles glisses et il y a toujours eu une forte culture du VTT à Châtel, explique-t-il. C'était naturel pour nous de se tourner vers le vélo sur neige.»

Face au succès de la Razorsnowbike, qui se restreint à 150 participants mais fait le plein à chaque édition, Châtel a même rendu le snowbike accessible à tous, le temps d'un hiver. Des tests dans la neige sur des fat bikes sont proposés aux skieurs de passage, pour initier les vacanciers à une pratique qui a le blizzard en poupe. En France, plusieurs événements roulent leur bosse depuis quelques années, comme la Mégavalanche (début juillet sur les glaciers de l'Alpe d'Huez) ou l'Alpine Snow Bike. L'UCI suivrait d'ailleurs d'un oeil la discipline, qu'elle pourrait prendre prochainement sous son aile. Pour, qui sait, amener le cyclisme pour la première fois aux JO d'hiver.

publié le 22 janvier 2020 à 08h30 mis à jour le 30 janvier 2020 à 09h21
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