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Le monocycle, alternative cool au vélo

Martin Charrier utilise quotidiennement son monocycle comme moyen de déplacement. (Pascal Bennoit/DR)
Martin Charrier utilise quotidiennement son monocycle comme moyen de déplacement. (Pascal Bennoit/DR)

Longtemps catalogué comme engin de cirque, le monocycle est devenu depuis quelques années une vraie pratique sportive, sous l'impulsion de passionnés. Au point de devenir un moyen de locomotion dans la vie quotidienne.

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« Eh, vous avez pas perdu une roue ? » « Dites, vous allez au cirque ? » Des remarques comme celles-ci, Martin Charrier en entend tous les jours depuis ses 11 ans, l'âge où il s'est lancé dans le monocycle. Depuis, le Drômois traîne sa roue unique partout. En Corée, où il a remporté en 2018 un 18e titre de champion du monde de sa discipline. Dans les rues de Paris, surtout, puisqu'il utilise le monocycle, l'alternative « plus cool que le vélo », pour tous ses déplacements de la vie quotidienne.

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« Pour aller au boulot, faire mes courses, aller au restaurant... » Pour Martin, toutes les occasions sont bonnes pour sortir son « mono ». Et pour cause : il ne voit que des avantages à privilégier ce moyen de transport. « Ce qui me plait beaucoup, c'est la maniabilité et la visibilité », détaille l'ingénieur de 28 ans. « On a la tête à 2 m de haut et on est vertical, par rapport à un vélo où on est penchés en avant. C'est mieux pour voir autour, à la fois les piétons, les voitures, c'est facile de slalomer entre eux. »

Des boutiques spécialisées en France

Autre aspect pratique : par rapport au vélo, le mono est très peu encombrant. « Je le range facilement dans mon appartement, dans le coffre de ma voiture, je le prends dans le train, je l'apporte dans les magasins », énumère Martin. Son engin de 36 pouces, avec vitesses, est pourtant plus grand que la moyenne : il l'a trafiqué pour avoir plus de confort et « pouvoir tracer ». Mais nombreux sont ceux qui circulent dans la rue avec un monocycle plus standard, trouvable dans tous les magasins spécialisés.

Le Cri du Kangourou, à Lyon, est l'un des magasins spécialisés dans le monocycle référence en France. (Pascal Bennoit/DR)
Le Cri du Kangourou, à Lyon, est l'un des magasins spécialisés dans le monocycle référence en France. (Pascal Bennoit/DR)

« La moitié des gens qui m'achète ces articles sont des jeunes à l'école de cirque, mais l'autre moitié est composée de gens qui font du monocycle sportif, confirme Romain Gadiolet, vendeur au Cri du Kangourou. Mais ça reste une pratique assez physique, c'est surtout les passionnés qui vont le garder dans leur vie quotidienne. » Sous son impulsion, sa boutique lyonnaise a commencé à proposer des monocycles, dans le début des années 2000, au moment où le mono a commencé à sortir du chapiteau. Devenu une des références dans le milieu en France, il a assisté aux premières loges au « léger envol » de la discipline, qu'il attribue en grande partie aux « associations ».

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Une pratique associative qui se développe

« Les gros freins au développement du mono, c'est qu'il faut être en forme physiquement et que l'apprentissage est un peu plus long que sur un vélo. Pour apprendre, le mieux est de se rapprocher des clubs », confirme Martin Charrier. En France, il existe déjà 27 clubs dédiés au monocycle, principalement dans les grandes agglomérations, qui s'adressent aussi bien aux débutants qu'aux confirmés et proposent des parties de basket ou des sorties en groupe.

Martin Charrier est l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de monocycle, notamment dans les épreuves d'endurance. (Pascal Bennoit/DR)
Martin Charrier est l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de monocycle, notamment dans les épreuves d'endurance. (Pascal Bennoit/DR)

Ce nombre pourrait se multiplier bientôt, avec l'organisation prochaine de la 20e édition de l'Unicon à Grenoble, fin juillet. L'événement sert aussi bien de cadre aux Championnats du monde, qui ont lieu tous les deux ans, que de rassemblement pour les mordus de monocycle des quatre coins de la planète. Au coeur de l'été, l'Isère verra donc débarquer 1500 sportifs, venus partager leur passion sur une roue. Une grande fête qui, en plus de célébrer une passion, pourrait bien faire naître des vocations.

publié le 20 janvier 2020 à 10h38 mis à jour le 20 janvier 2020 à 10h57
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