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Un cyclisme éco-responsable est possible

Les «Classics Challenge», le cyclisme éco-responsable qui rend hommage aux «Classiques parisiennes». (Marine Thomas)
Les «Classics Challenge», le cyclisme éco-responsable qui rend hommage aux «Classiques parisiennes». (Marine Thomas)

Le «Classics Challenge» est une série d'événements cyclistes proposés aux Franciliens, réunissant une communauté de presque 6000 membres. Gratuit, à la fois hédoniste et sportif, il réunit de gros pelotons tout en restant éco-responsable.

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En ces temps d'inquiétude climatique, la question se pose aujourd'hui de savoir comment concilier l'organisation d'événements sportifs et respect de l'environnement. Paradoxalement, les pratiques sportives qui ont vocation à nous rapprocher de la nature nous conduisent aussi à la souiller. Involontairement certes, mais de fait.

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Une question douloureuse

Petit à petit, de grandes figures du sport manifestent leur souci pour la cause environnementale. Le navigateur François Gabart explique utiliser un « hydro-générateur pour ne pas embarquer de gasoil » mais avoue ne pas savoir comment seront recyclées les 14 tonnes de carbone dont est fait son bateau. En juillet dernier lors du Tour de France, Romain Bardet s'est publiquement inquiété des quantités de plastique déversées par la caravane. On sait que les coureurs qui jettent leur bidon s'exposent à une amende. Mais d'évidence, on est loin d'une prise en compte globale.

Indéniablement, l'empreinte carbone des grands événements sportifs n'est pas négligeable. On peut penser au nombre de véhicules suiveurs des courses cyclistes, mais aussi plus largement aux événements qui attirent des concurrents depuis les quatre coins de la planète, générant des milliers de déplacements automobiles et aériens. Le monde du sport ne peut faire l'économie de ces réflexions sans contredire les valeurs dont il se revendique.

Patrimoine cycliste francilien

En créant le «Classics Challenge», François Paoletti l'avoue, il n'était pas particulièrement focalisé sur l'impact environnemental des rassemblements cyclistes. «C'est après-coup, dit-il, que je me suis aperçu que notre modèle est éminemment vertueux sur ce plan. Nous recrutons localement, donc les participants à nos rassemblements viennent à vélo - au pire en RER. Nous n'organisons pas de ravitos, nous encourageons les arrêts café et boulangerie, et donc l'irrigation des commerces locaux. Et le soir, le gros de la troupe rentre par le train. Les plus furieux rentrent à vélo.»

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François Paoletti, créateur du «Classics Challenge». (Cyril Entzmann/afm-téléthon)
François Paoletti, créateur du «Classics Challenge». (Cyril Entzmann/afm-téléthon)

Pas étonnant venant d'un homme qui a consacré trois livres aux hauts-lieux de la légende cycliste. L'idée de départ de François Paoletti était de ré-investir « le patrimoine culturel du cyclisme francilien, par référence aux «Classiques parisiennes» dont la plupart ont disparu. Le premier Classics Challenge fut un Paris-Rouen, en hommage à la course, premier ville-à-ville de l'histoire du cyclisme, créée en 1869.

«Le réseau routier a beaucoup changé, et cela n'aurait pas de sens de chercher à reproduire fidèlement les parcours originaux. Nous élaborons des itinéraires qui permettent aux cyclistes franciliens de réaliser la richesse de leur ''patrimoine routier''».

publié le 31 janvier 2020 à 08h30
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