Le week-end dernier, la dix-septième édition de la Lyon Free Bike a réuni plus de 7000 participants, cyclistes de tous poils. Du vététiste chevronné désireux de s'affronter à l'obstacle, aux parents promenant une couvée de poussins casqués, chacun aura trouvé chaussure à son pied dans le cadre de cet événement si singulier.
Le « rando-raid déjanté », c'est cinq boucles de 17 à 55km, tracées en zone urbaine mais entièrement sécurisées. Le niveau de difficulté s'étale sur une large amplitude, selon une gradation régulière.
La XL, avec ses 55 bornes et ses 1300m de D + se destine aux cyclistes confirmés, en bonne condition physique et pourvus de bonnes compétences techniques. Outre les passages par les parcs, zones boisées et autres promesses de pourcentage, ce long parcours fait la part belle aux ruelles en pente et à ces fameux escaliers entaillés, qu'il est si bon de dévaler en faisant attention à ses propres erreurs de pilotage. Trois segments Strava étaient même au programme pour ce que nombre de participants abordent dans un esprit clairement compétitif, fût-il bon enfant.
À l'autre extrémité, la promenade de 17 km, tout à fait plate, attire les promeneurs : familles, couples nonchalants, pédaleurs plus contemplatifs que forcenés. Entre les deux, le parcours L de 43km, encore sportif et chronométré, puis le M de 31km dont les « quelques difficultés se concentrent sur la colline de Fourvière », et une rando solidaire de 24km baptisée « Rouler pour elles » et dédié à la recherche sur les cancers féminins.
« Huit euros du prix de l'engagement sont directement reversés, explique Carole Chenevard, chargée de communication chez Extra-Sport. Nous avons décliné en mode cycliste la manifestation" Courir pour elles" qui se déroule chaque année en mai ». Une météo clémente a contribué au succès de cette 17e édition (40 % des engagements enregistrés les deux dernières semaines avant la course), mais c'est à une originalité radicale qu'il faut attribuer le succès croissant de la Lyon Free Bike.
Une belle occasion de découvrir la ville de Lyon
Ici la particularité, ce n'est pas de servir tous les cyclistes en fonction de leur niveau sportif. C'est avant tout que les randos proposées sont une formidable occasion de découvrir la ville. Parfois une ville qu'on croit connaître parce qu'on y vit, mais qu'on n'explore pas, et qu'on découvre à nouveau.
Le formidable patrimoine de la « Capitale des Gaules » est mis en valeur : en plus des fameuses ruelles et escaliers dévalant les collines, les parcours traversent le théâtre romain de Fourvière, passent par le Vélodrome de la Tête d'Or ou empruntent l'ancienne piste de ski de la Sarra.
« Les enfants ont adoré s'enfoncer dans le colimaçon du parking des Célestins, dit Mme Chenevard. D'une façon générale, c'est l'occasion de traverser des lieux de patrimoine habituellement inaccessibles à vélo, voire des sites fermés au public ». En d'autres termes, une occasion unique de découvrir Lyon, aussi bien pour les habitants (qui y dégoteront de nouveaux terrains de jeux) que pour les allogènes ! Et après l'effort, de déguster ou faire connaissance avec le mâchon lyonnais.