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Passion camiscycléphilie, l'homme aux 1 700 maillots de vélo

Sylvain Coulon et son impressionnante collection de maillot de vélo.  (DR)
Sylvain Coulon et son impressionnante collection de maillot de vélo. (DR)

Collectionneur de maillots de vélo depuis plus de 20 ans, Sylvain Coulon en possède actuellement plus de 1 700, qu'il entrepose dans sa maison. Il révèle les dessous de la camiscycléphilie.

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Si un jour vous croisez Sylvain Coulon, et que vous lui demandez ce qu'il fait dans la vie, il y a de bonnes chances qu'il vous réponde «camiscycléphile». Inutile de le regarder avec de grands yeux : ce responsable qualité de 41 ans adore simplement les maillots de cycliste, qu'il collectionne sur son temps libre. Au point d'en posséder aujourd'hui 1 711, qu'il entrepose chez lui.

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1 711, c'est le total officiel au moment de l'interview. D'ici là, le nombre aura forcément grandi. Sylvain reçoit « une dizaine de maillots par mois » et remet à jour quotidiennement son compteur sur son site Internet, où il répertorie sa collection dans les moindres détails. Tous ses précieux paletots sont eux soigneusement rangés chez lui, dans des cadres dans chaque pièce de sa maison ou sur des portants qui sentent bon le voyage dans le temps.

Un cadeau d'Emmanuel Hubert pour débuter

« C'est arrivé vraiment comme ça, petit à petit, se remémore-t-il. C'est Emmanuel Hubert, qui m'a offert mon premier maillot en 1996, il était venu me voir chez moi. À cette époque-là, j'étais fan d'Indurain, donc j'étais allé à Décathlon pour acheter son maillot. Puis j'ai commencé à travailler, à gagner un peu d'argent. C'était l'arrivée d'Internet, avec les sites d'enchères, et le reste a suivi. »

Pour Sylvain Coulon, la collection est une échappatoire. Atteint du syndrome de Marfan, une maladie génétique qui affecte sa vision et son système cardio-vasculaire, il s'est réfugié dans sa passion. « Avec ma collection, j'ai trouvé mon phare dans la nuit. C'est pour ça qu'elle a vraiment commencé, quand j'étais ado, alors que mon état s'aggravait », confie le quadragénaire.

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Un objet d'intérêt multiple

Son choix de se porter sur les maillots, en tant que fan de vélo, s'est imposé comme une évidence. « En plus, l'intérêt du maillot comme objet de collection est vraiment multiple », détaille celui qui a comme pièces les plus rares des maillots d'Anquetil et de Simpson. « Il symbolise aussi bien l'histoire du coureur, des marques, des modes de communications, du sport, de la publicité, de l'histoire, de la géographie... C'est vraiment inusable. »

Dans ses recherches, il s'est mis quelques barrières simples : « Je privilégie les maillots qui ont déjà été portés par les coureurs, je ne les revends pas, je ne les échange pas et je ne cherche pas à faire monter les prix, tranche-t-il. Pour avoir un but, je me suis fait une liste de tous les coureurs à avoir gagné soit une course d'un jour, soit une étape sur le World Tour après-guerre. Ça me fait un objectif. »

« Chaque année, j'écris aux coureurs pour leur demander s'ils veulent bien me vendre un des maillots qu'ils ont porté durant la saison. »

Sylvain Coulon

Un accès direct aux coureurs

À l'inverse d'autres sports, le collectionneur dans le cyclisme se fait rare. Peu nombreux, les Français se connaissent de nom, échangent par mail ou sur les réseaux sociaux. Être une aussi petite communauté octroie des avantages, notamment pour ce qui est de la proximité avec les coureurs. C'est d'ailleurs comme cela que Sylvain obtient la majorité de ses maillots. « Chaque fin d'année, j'écris aux coureurs pour leur demander s'ils veulent bien me vendre un de ceux qu'ils ont porté durant la saison, explique-t-il. Il y a peut-être 10% des coureurs qui répondent, 5% qui acceptent, c'est beaucoup moins qu'il y a 20 ans. »

Les meilleurs moyens d'obtenir de nouveaux sésames autrement sont les sites d'enchères sur Internet ou les achats entre collectionneurs.

Mais cet accès privilégié aux pros permet aux collectionneurs de garnir leurs armoires à bas coût. « Je ne fais pas tout ça pour avoir une collection qui vaut beaucoup d'argent, conclue-t-il. On n'est pas beaucoup de collectionneurs, ça n'a rien de professionnel, on est juste vraiment passionnés. »

publié le 10 février 2020 à 09h45
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