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Maracineanu : « Que ces cas sortent est salutaire pour le sport »

Roxana Maracineanu réagit à l'enquête sur la pédophilie dans le sport.  (E. Garnier/L'Équipe)
Roxana Maracineanu réagit à l'enquête sur la pédophilie dans le sport. (E. Garnier/L'Équipe)

En marge du conseil d'administration du comité Paris 2024, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a réagi à l'enquête des journalistes de Disclose sur la pédophilie et les violences sexuelles dans le sport dans laquelle elle est mise en cause à propos du club de natation de Clamart.

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« Quelle a été votre réaction en lisant cette enquête ?
Je me réjouis de ce qui sort aujourd'hui dans la presse car c'est un sujet que j'ai porté dès mon arrivée au ministère il y a un an. Parler du sujet des violences sexuelles dans le sport me tenait à coeur. Je n'ai pas entendu beaucoup de ministres avant moi se positionner sur cette thématique. Le fait que ces cas sortent est salutaire pour le sport, surtout pour les mineurs, pour les familles qui confient chaque mois de septembre leurs enfants à des associations sportives. Aujourd'hui, lorsqu'elles le font, elles ne se posent aucune question. Il faut qu'elles continuent à ne se poser aucune question.

Quel peut être le rôle du ministère ?
Il faut que le ministère des Sports, les agents du ministère, les fédérations sportives, les clubs, leurs dirigeants et toutes les parties prenantes et tous les gens qui sont autour des enfants puissent mettre en oeuvre cette vigilance bienveillante, positive. Il faut que l'on écoute plus la parole des enfants, qu'on puisse l'accueillir correctement, la relayer au-delà. Cette thématique ne concerne pas seulement le sport mais aussi des choses qui peuvent se passer dans la famille, à l'extérieur et le sport peut être cet endroit où on peut entendre et recueillir la parole des enfants. C'est une thématique que j'ai portée et que je continuerai à porter. Toutes ces révélations médiatiques nous montrent aujourd'hui une réalité que l'on ne peut pas ne pas regarder en face.

« Je suis, je pense, encore plus en mesure d'agir aujourd'hui »

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Vous êtes citée dans le cas d'un entraîneur du club de Clamart que nous n'auriez pas dénoncé...
Ma fille est licenciée au club de Clamart, j'y suis aussi licenciée. C'est un club que je connais très bien et je connaissais l'entraîneur incriminé. Ce sont des faits qui datent de 2015. La justice s'en est directement saisie car une plainte a été déposée par des parents. A l'époque, l'enquête administrative n'avait pas été ouverte tout de suite puisque le club n'en avait pas informé les services. Ce qui montre aussi une méconnaissance de la part des dirigeants, des bénévoles des procédures qui existent et qui existaient déjà à l'époque. C'est pour cela que maintenant, mon rôle est de les renforcer et d'informer tous les clubs et les bénévoles sur ce qu'il faut faire, qui on doit informer quand on entend que quelque chose se passe, lorsque des plaintes sont déposées directement auprès de la police. Cela a été le cas à l'époque, l'entraîneur a été directement écarté et en août 2018, une enquête administrative a été ouverte, après l'enquête judiciaire. Je n'étais pas encore en poste.

Où en est-on aujourd'hui ?
L'enquête administrative continue et porte sur le cas de cet entraîneur. Personnellement, je suis convaincue aujourd'hui que ce club va dans le bon sens et dans le fait d'être vigilant à tous ces aspects, bien sûr de les dénoncer. Ils ont connu un choc énorme. Connaissant ce cas personnellement, c'est pour cela que je suis, je pense, encore plus en mesure d'agir aujourd'hui et de dire qu'il faut fortement diffuser l'information et impliquer la responsabilité des fédérations, des ligues, des clubs sportifs et des encadrants eux-mêmes qui sont autour des enfants et qui voient et entendent des choses. Il faut leur expliquer la procédure pour qu'ils aillent les reporter et que l'on puisse agir. »

publié le 12 décembre 2019 à 17h17