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La force invisible du psoas

Le psoas prend racine dans les quatre premières vertèbres lombaires et la douzième dorsale. (Illustration AdobeStock)
Le psoas prend racine dans les quatre premières vertèbres lombaires et la douzième dorsale. (Illustration AdobeStock)

On ne le voit jamais en action et pourtant, le psoas est le muscle essentiel de la locomotion. Les champions lui doivent de pouvoir courir, bondir. Et gagner.

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Il est l'ami intime. Ni esthétique, ni dissuasif. Invisible. Et pourtant, condition sine qua non de la performance en compétition. « Le psoas intervient dans tous les sports d'appuis », détaille Marc Michnowski (auteur de Soignez-vous en pratiquant le yoga, publié aux éditions Leduc), qui fut kinésithérapeute des équipes de France olympiques entre 2000 et 2012. « C'est l'unique muscle qui relie la colonne vertébrale aux membres inférieurs. Il permet d'aller vite, à un sprinteur de mettre de la fréquence dans ses montés de genoux et de ne pas basculer vers le sol. En rugby, il est fondamental pour les cadrages-débordements. Il aide les footballeurs à enchaîner les crochets. En danse ou dans les arts martiaux, il permet un excellent maintien du buste et des hanches. »

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Des tests poussés effectués par le Jamaïquain Asafa Powell, dernier recordman du monde du 100 mètres (9" 74) avant Usain Bolt, avaient révélé l'extraordinaire puissance de son psoas. Acquis génétiques, certes, mais fruit aussi d'un développement moteur quand Powell, enfant en Jamaïque, enchaînait sans relâche les sprints en côte. Un exercice qui, comme les montées d'escaliers, sollicite énormément ce muscle.

« Le psoas n'aime pas la sédentarité ou la monotonie de sports tels que le cyclisme. Il peut se raccourcir à la suite de positions assises trop prolongées ou de courses monotones. Certains créent des compensations énormes parce qu'ils ont des psoas trop courts, décrypte Michnowski. Cela engendre des douleurs aux hanches, aux vertèbres lombaires. Parfois même des pubalgies. »

« Le psoas n'aime pas la sédentarité ou la monotonie de sports tels que le cyclisme »

Marc Michnowski, kinésithérapeute

Le psoas, un nom venant du grec ancien, est aussi dénommé les « lombes » en français : il prend racine dans les quatre premières vertèbres lombaires et la douzième dorsale. « Attaché à la colonne vertébrale, il traverse toute l'épaisseur du corps pour finir en superficie au niveau de la hanche, poursuit Michnowski. En chemin, il croise énormément d'articulations et ses contractions les font bouger. C'est aussi l'un des rares muscles qui est au contact d'organes. Le gros intestin, la vessie et les ovaires chez les femmes. Les ostéopathes disent que c'est un muscle "poubelle" car en cas de mauvaise alimentation, des déchets (graisses, additifs, toxines) peuvent fuir à travers la paroi intestinale et le perturber. Enfin, de manière plus ésotérique, le psoas est un des rares muscles en connexion avec le cerveau reptilien. Il est donc soumis à des réflexes de contractions sous l'effet de la peur ou du stress. C'est l'effet "mal au bide." »

Dans les philosophies et pratiques asiatiques, le psoas constitue la clé de l'énergie voire de la vie. « En yoga, c'est le siège capital de nombre d'exercices respiratoires. Pour les taoïstes chinois, le psoas est un point d'énergie centrale. Il est source de "chi", l'énergie vitale dans les arts martiaux chinois. »

publié le 3 juillet 2020 à 13h00
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