La France est sur « une courbe légèrement descendante » a annoncé, mardi, Claude Onesta, manager de la haute performante au sein de l'Agence nationale du sport (ANS). Selon la projection réalisée à partir des derniers Mondiaux, un classique des statisticiens du sport, les Bleus occupent le neuvième rang avec 10 médailles d'or, 9 d'argent et 18 de bronze, soit un total de 37. « On va avoir un niveau de médailles dans la fourchette de 35-42, malgré les 38 podiums ajoutés aux Jeux avec les disciplines supplémentaires (surf, skateboard, baseball, softball, escalade, karaté et deux épreuves de basket 3X3 et de BMX Freestyle) », a confirmé l'ex-entraîneur de l'équipe de France de hand.
Dans ce dernier classement, la France rétrograde de deux places par rapport à février 2019 où elle se classait 7e avec notamment 14 médailles d'or et 41 au total. Aux derniers Jeux de Rio, elle pointait déjà à la septième place avec 10 médailles d'or mais 42 au total. Selon la dernière projection, le nombre de sports médaillés en 2019 est supérieur à celui de Rio, 22 contre 17 au Brésil.
Le patron de la haute performance constate que « la concurrence travaille mieux qu'elle ne le faisait auparavant » et qu'« une médaille à gagner, c'est plus cher qu'il y a dix ou quinze ans ». Deux nouveaux pays s'immiscent dans le classement, l'Australie (5e) et les Pays-Bas (6e), tandis qu'un Top 4 se dessine avec les États-Unis (103 médailles au total), la Chine (93), la Russie (71) et le Japon (54).
Onesta suit les développements du coronavirus
Côté paralympisme, la projection combine les résultats aux Mondiaux mais aussi une « analyse longitudinale des sportifs français face à la concurrence internationale ». Elle montre une certaine stabilité puisque la France demeure à la 15e place au classement des nations avec 8 médailles d'or, contre 9 aux Jeux Paralympiques de Rio pour un total de 32 contre 28 quatre ans plus tôt.
« Si on ne transforme pas notre organisation, on risque de subir encore plus fort la concurrence », a expliqué Claude Onesta qui souhaite « travailler mieux en utilisant des outils modernes ».
Si le plan de transformation tournera à plein régime après les JO de Tokyo, avec Paris 2024 en ligne de mire, plusieurs actions sont d'ores et déjà mises en place pour accompagner financièrement les « médaillables » et renforcer leur encadrement médical et paramédical (augmentation des aides personnalisées de 9,5 M€ en 2018, à 11,8 M€ en 2019, valorisation de l'encadrement technique via une enveloppe spéciale de 2,5 M€,...)
Claude Onesta suit évidemment les derniers développements de l'épidémie de coronavirus. « S'il y a un risque, la décision dépassera l'agence nationale du sport, elle sera politique », a précisé le manager de la haute performance avant de conclure : « On ne va pas aux Jeux pour risquer sa vie ».