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Luka Peros, alias Marseille dans « La Casa de papel » : « Au bout de trois jours de régime, je me sens bien comme jamais »

Luka Peros. (Photo Paolo Verzone/L'Équipe)
Luka Peros. (Photo Paolo Verzone/L'Équipe)

Luka Peros, 43 ans, acteur, interprète Marseille dans la série « La Casa de papel », s'est prêté au jeu de la rubrique Fenêtre sur corps du magazine L'Equipe.

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« Pour le remake de "Papillon" (de Michael Noer, sorti en 2018), qui décrit l'horrible quotidien d'un bagne dans les années 1940, j'ai perdu quatorze kilos en trois mois. La première chose que j'ai faite ? Supprimer l'alcool ! Le sucre aussi, et jamais plus d'un gramme de sel par jour. Généralement, pour perdre du poids, je combine plusieurs régimes, dont le régime hospitalier (sans sel, huile ni sucre pendant 14 jours). Sevré, le corps "dévore" la graisse que le corps produit pour survivre. C'est beaucoup de souffrance ! Les premiers jours sont compliqués car ton corps ne comprend pas. J'ai mal au cou, au dos...

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Mais après trois jours, le corps est régénéré. Je me sens bien comme jamais. Des outils comme la méditation peuvent aider. Si la tête est solide, le reste suit. J'intègre mentalement que je vais y arriver, que je fais cela pour mon bien et celui de ma famille. J'entre en méditation pendant une heure, comme Keanu Reeves dans le film Little Buddha. C'est une technique que j'ai apprise au Boston College, où l'on m'a enseigné l'art dramatique. En revanche, si je tombe sous les 86 kilos, je suis en danger. Joaquin Phoenix a sûrement atteint ses limites pour Joker (près de 25 kilos perdus), mais son métabolisme, petit et râblé, lui permet plus de marge que moi. Je ne peux qu'applaudir ce qu'il a enduré.

L'eau est un élément essentiel dans la déconstruction du corps. En période de régime, je bois au minimum cinq litres d'eau. Les deux derniers jours, pour donner au corps l'impression d'être "sec", je baisse à un litre. C'est ce que font par exemple les mannequins avant un défilé, mais c'est très dangereux...

« Ceux qui jouaient les officiers nazis, eux, s'empiffraient »

Le plus facile, bien sûr, c'est de prendre du poids. Pour Number 55, un film croate où je jouais un tueur à gages type Léon, j'avais dû monter à 114 kilos car je devais supporter 80 kilos de matériel militaire en plein hiver. Pour La Casa de papel, Netflix voulait que je sois aux alentours de 110 kilos car j'interprète Marseille, un assassin, et il fallait que je fasse peur. Vous le verrez dans la quatrième saison. (Il rit.) Maintenant que le tournage est terminé, je suis à 103 kilos, ce qui me va bien.

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Quand tu travailles sur un projet pour lequel tu dois contrôler ton poids, la production se charge de tout. Pour Le Photographe de Mauthausen, qui raconte l'histoire de républicains espagnols enfermés dans des camps de concentration nazis, les acteurs qui interprétaient les prisonniers mangeaient un morceau de poulet et de la salade tous les jours, tandis que ceux, comme moi, qui jouaient des officiers nazis s'empiffraient. C'était gênant. On ne mangeait évidemment pas à la même table ni au même moment... Je n'ai plus vingt ans et je sens, depuis quelques années, que c'est plus compliqué pour moi de revenir à mon poids de forme. Donc si je dois interpréter un jour un très gros, je crois que je resterai gros (rires) ! »

Luka Peros, c'est...
1,93 m pour 103 kilos.
5 heures de sommeil par nuit.
100 pompes par jour, 30 minutes de stretching tous les matins.
Une heure de méditation par jour à partir de minuit.
Un des personnages centraux de la quatrième saison de « La Casa de papel », disponible sur Netflix à partir du 3 avril.
publié le 14 février 2020 à 14h00
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