C'est sous le poids de tous les maux qu'il a pansés ces derniers mois que le numéro 2 mondial a ployé ces derniers jours. Il se pourrait que la digue ne contienne plus l'afflux de fatigue psychologique emmagasinée à force de revenir de nulle part, encore et encore. Surtout, et c'est ce qui a le plus marqué Nadal samedi, même son niveau «minimal» interpelle : «Tous ces arrêts que j'ai subis, ils créent une instabilité sur ce que je peux fournir. On ne peut pas toujours être à 100 %, ni même à 90, mais ce 60 ou 70 %, vous l'avez toujours en vous. C'est pour ça que j'ai été capable de gagner tout ce que j'ai gagné, spécialement sur terre. Je l'avais encore les jours d'avant mais ça devient de plus en plus difficile.»

Une fragilité inhabituelle

Rafael Nadal a donné samedi l'impression d'être sur un sol mouvant, comme si les fondations qui en ont fait un vainqueur de onze titres à Roland-Garros avaient bougé. «La base, c'est quand même qu'il ne fait pas de fautes, et ces deux derniers jours, il en a commis énormément», synthétise Mouratoglou. Voilà l'Espagnol dans une situation d'urgence où la précipitation ne serait pas bonne conseillère. Croisé vendredi dans les travées du MCCC, Toni Nadal rappelait : «Chaque fois que Rafael gagnait Monte-Carlo, sur la surface qui ressemble le plus à celle de Roland-Garros, on repartait en se disant qu'on pourrait faire une très bonne saison sur terre battue.»