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Wimbledon : Nicolas Escudé sent « venir une année blanche »

Pour Nicolas Escudé, il paraît très compliqué d'envisager de rejouer au tennis en 2020. (R. Martin/L'Équipe)
Pour Nicolas Escudé, il paraît très compliqué d'envisager de rejouer au tennis en 2020. (R. Martin/L'Équipe)

Vainqueur de la Coupe Davis et ancien quart de finaliste à Wimbledon en 2001, le consultant tennis d'Eurosport, Nicolas Escudé, craint que le jeu ne reprenne pas en 2020.

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« Comment réagissez-vous à l'annulation de Wimbledon et de toute la saison sur gazon ?
On s'y attendait. Vu la situation sanitaire au niveau mondial, c'est tout à fait logique. Il y a des choses aujourd'hui qui sont beaucoup plus importantes. Après, Wimbledon étant le dernier de la saison sur gazon (dans le calendrier), ça impacte forcément tous ceux qui sont avant.

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Wimbledon est un Majeur historique, vous y avez joué un quart de finale (perdu face à Andre Agassi en 2001). Cette annulation vous touche-t-elle à titre personnel ?
Oui... Mais c'est surtout le fait qu'il n'y a pas de tennis depuis un petit moment et qu'on ne va pas en avoir jusqu'à mi-juillet au mieux. Et quand on voit un peu ce qui se passe aux États-Unis, la suite apparaît un petit peu bancale. Donc oui, forcément, ça touche et l'annulation de Wimbledon fait un petit peu l'effet d'une bombe parce que c'est un tournoi du Grand Chelem. Mais c'est malheureusement normal et logique.

« La saison sur terre qui saute, l'Angleterre qui saute aussi, derrière pour les Américains, ça va sauter aussi ! »

Nicolas Escudé

Comment voyez-vous la suite. Croyez-vous qu'il puisse y avoir du tennis en 2020 ?
Sans le dire ouvertement ou publiquement, ça fait un petit moment que je sens venir le fait que ça va être une année blanche. Quand on regarde le profil : la saison sur terre qui saute, l'Angleterre qui saute aussi, que derrière pour les Américains, c'est arrivé plus tard (la propagation du nouveau coronavirus), et ça va sauter aussi ! Donc, ça va nous ramener en septembre. En sachant que d'ici-là, nous Européens, on ne sait pas du tout comment cela va se passer. Y compris au niveau économique. Un tournoi, ce n'est pas juste des joueurs qui décident de jouer, il y a énormément d'acteurs économiques derrière qui font qu'un tournoi peut avoir lieu ou pas. Je pense que bon nombre de boîtes et d'entreprises ont d'autres priorités que le sport et le tennis actuellement. Tout ça me laisse penser que ça va être très, très compliqué.

D'autant que personne n'a de visibilité sur l'évolution de la situation...
C'est le flou et c'est ce qui angoisse les gens en règle générale. Ne pas savoir, le confinement, quand ça s'arrête, comment ça va reprendre. Et là, on ne parle que de sport ! Bien sûr que j'aimerais qu'il y ait à nouveau du tennis d'ici la fin de l'année. Mais dans quelle mesure, comment ? C'est un flou artistique total. En sachant que le circuit est dépendant des pays, des régions dans le monde où il se déplace. Comme ce qu'a dit Amélie (Mauresmo), je ne vois pas comment un sport comme le nôtre, avec la population de joueurs, peut voyager de semaine en semaine et se déplacer de ville en ville. Ça paraît démentiel. Les tournois sont aussi dépendants de ce qui se passe au sein de leur pays. Ça paraît compliqué. »

publié le 2 avril 2020 à 11h36 mis à jour le 3 avril 2020 à 01h34
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