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Rafael Nadal : « Je ne sais pas si nous rejouerons cette année »

Rafael Nadal à l'entraînement lors de l'Open d'Australie. (P. Lahalle/L'Équipe)
Rafael Nadal à l'entraînement lors de l'Open d'Australie. (P. Lahalle/L'Équipe)

Entre espoir et prudence, Rafael Nadal a évoqué la suite de la saison, jeudi, lors d'une conférence de presse.

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« Qu'est-ce qui vous a le plus manqué durant cette période ?
La vie normale. Être avec des amis, la famille, c'est la chose la plus importante, encore plus que jouer au tennis. Ce qui m'a aussi beaucoup manqué c'est d'entendre des nouvelles positives. Il y avait tous les jours de très mauvaises nouvelles. Maintenant je suis de retour sur les courts. On retourne d'une certaine façon à la vie normale. J'essaye d'en profiter.

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Vous devriez être en train de disputer Roland-Garros, comment s'est passé le report et pensez-vous que le tournoi aura bien lieu plus tard cette année ?
Je n'ai pas beaucoup parlé avec la fédération française de tennis. J'ai juste eu l'information qu'ils voulaient changer la date dix minutes avant l'annonce. Je les ai encouragés à parler avec l'ATP, les joueurs pour travailler ensemble et faire que le report se fasse. La situation est compliquée. C'est difficile de fixer le calendrier. Tout le monde veut avoir son propre tournoi. J'admire le fait que la FFT veuille rester positive et aller de l'avant mais, aujourd'hui, c'est difficile de prédire la suite. On doit voir comment la situation évolue pour revenir quand on sera en sécurité et que ce sera équitable pour tout le monde.

Vous imaginez un US Open sans fan, sans savoir si tous les joueurs seront autorisés à venir et avec seulement une partie de votre équipe ?
Ce n'est pas l'idéal. Si vous me demandez aujourd'hui si je veux aller à New York pour jouer un tournoi, je dirais non. Mais dans deux mois, on ne sait pas si la situation se sera améliorée. J'espère que ça ira dans le bon sens. Je suis persuadé que l'USTA veut un tournoi dans de bonnes conditions, c'est la même chose que pour la Fédération française. Ils veulent que le tournoi ait lieu si tout le monde est en sécurité. Je suis confiant dans le fait qu'ils prendront la bonne décision au bon moment. Si le tournoi à lieu, ce sera dans des conditions très sûres. Si elles ne sont pas réunies, cela ne ferait pas sens de jouer.

Si, en raison d'un calendrier trop serré, vous devez choisir entre les deux Grands Chelems, que choisirez-vous ?
Je ne sais pas. Je ne peux pas répondre à cette question parce que je ne connais pas la situation et que je ne pense pas que ça arrivera. Je ne peux pas imaginer qu'il y aura deux tournois la même semaine et je ne peux pas imaginer qu'il y aura l'un puis l'autre avec seulement deux jours d'écart. Je ne peux pas prédire mais j'essaie de suivre ce qu'il se passe. Si je dois décider... Je le ferai quand j'aurai à le faire avec mon équipe et mes proches. Nous prendrons la décision qui sera la meilleure pour mon tennis, pour mon futur et mon corps.

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« Il faut qu'on puisse voyager et jouer sans avoir la peur d'attraper le virus et de le ramener à la maison.

Rafael Nadal

Début mai, vous étiez sceptique sur la reprise de la saison, est-ce encore le cas ?
Je ne peux pas prédire le futur. Quand j'ai dit que je ne pensais pas qu'on rejouerait cette année, les circonstances étaient terribles. Mon esprit n'était pas capable de penser au tennis. Je pensais à la santé des gens et à ceux qui souffraient. Pour moi, si on n'est pas capable de jouer un tournoi assez sûr et équitable, avec tous les joueurs, nous ne pouvons pas jouer. Je ne sais pas ce qu'il va se passer. Pour moi, la clé est de trouver un remède. Il faut qu'on puisse voyager et jouer sans avoir la peur d'attraper le virus et de le ramener à la maison. On doit attendre parce qu'on est un sport international, ce n'est pas la même chose que le foot. J'espère recevoir des nouvelles positives même si je ne sais pas si nous jouerons au tennis ou non cette année. Mais, aujourd'hui, ce n'est pas ce qui me préoccupe. Ce qui m'inquiète en ce moment, c'est de retrouver une vie normale.

Si dans un seul pays, il n'y a pas le droit de voyager, vous pensez que le tennis ne doit pas reprendre ?
Nous sommes un sport international. On doit être clair, responsable, envoyer un message fort et être un exemple positif pour la société. On traverse une situation sans précédent. Nous devrions reprendre quand tous les joueurs de tous les pays pourront voyager en toute sécurité. Si ce n'est pas le cas, on rejouera peut-être, moi aussi, mais je crois qu'alors que nous ne serions pas à 100 % corrects. Je veux que mon sport soit 100 % équitable, surtout avec ces circonstances très particulières.

Pensez-vous que ce sera compliqué d'être compétitif dès la reprise de la saison après une pause aussi longue ?
Ces dernières années, j'ai appris à bien jouer au tennis sans forcément jouer beaucoup de matches. C'est une autre question de faire la bonne préparation. Si je suis inquiet ? Oui, parce que le monde s'est arrêté pendant deux mois et tout le monde devrait être inquiet. Mais je suis sûr que si j'ai le temps de m'entraîner et que je peux bien organiser mon emploi du temps, je serai compétitif.

Certains joueurs se sont déjà beaucoup entraînés, d'autres attendent d'en savoir plus pour vraiment s'y mettre, et vous, comment vous organisez-vous ?
Je n'ai pas pu m'entraîner beaucoup parce que je suis dans un pays où l'on ne pouvait pas sortir pendant deux mois et demi. Je n'ai pas de court chez moi. Je rejoue depuis seulement deux semaines. Je dois y aller par étapes. J'essaie d'éviter les blessures, c'est la chose la plus importante en ce moment. Pour cela, je dois augmenter peu à peu la charge de travail. Je ne joue pas tous les jours et je ne fais pas trois heures d'entraînement, je vais jouer une heure, une heure et demie pour préparer mon corps à ce qui peut se passer ensuite. »

publié le 4 juin 2020 à 14h47
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