L'opposition de style était totale. D'un côté du filet, le très classique Gilles Simon au jeu de métronome. En face, le bouillant Nick Kyrgios avec son short de plage et son jeu imprévisible. De quoi faire un beau match, pouvait-on espérer. Sauf que le match a été bien long à démarrer. La faute à un Kyrgios en totale démonstration durant les deux premiers sets qui ne laissait aucune ouverture à son adversaire. De quoi ravir les fans de l'Australien, mais aussi frustrer les amateurs de combat.
Et puis il a suffi d'un rien, une légère baisse d'intensité d'un côté, un peu plus d'opiniâtreté de l'autre pour que la physionomie de la rencontre ne change. Simon tenait enfin l'échange et Kyrgios se montrait soudain avare en coups intouchables. Breaké d'entrée de troisième set, le Français affichait le regard noir de celui qui sait qu'il n'a pas eu l'occasion de montrer son vrai niveau, gêné par le jeu adverse. Et puis vint le débreak au terme d'un jeu interminable. Et un break pour empocher le set. Le match était lancé.
Obligé de jouer de manière simple, Kyrgios changeait de registre sans y prendre un immense plaisir. Mais l'Australien sait aussi être sobre (si, si...) et il a su dénouer les fils de la toile que Simon essayait de tisser autour de lui pour s'imposer en quatre sets. Kyrgios se rapproche donc d'un 8e de finale face à Rafael Nadal. On en salive d'avance au vu de l'historique entre les deux joueurs. Mais avant de s'y projeter, le natif de Canberra devra d'abord écarter le Russe Karen Khachanov (n°10), qui a bataillé et a eu recours au super tie-break pour venir à bout du Suédois Mikael Ymer (6-2, 2-6, 6-4, 3-6, 7-6 [8]).