Fabio Fognini se méfiait du jour d'après son formidable exploit contre Rafael Nadal en demi-finales. Il avait tort : sans jamais réussir une flopée de coups exceptionnels, comme contre l'Espagnol samedi, le 18e mondial a intelligemment contrôlé sa finale et dominé Dusan Lajovic (6-3, 6-4) en 1h38. À 31 ans, il entre dans l'histoire. Lauréat d'un Masters 1000 pour la première fois de sa carrière, il est le premier joueur italien à s'y imposer depuis la création de cette catégorie, en 1990. Il est aussi le premier à remporter le tournoi de Monte Carlo depuis Nicola Pietrangeli, en 1968.
Ce succès, il ne l'a pas volé. Arrivé en Principauté sans le moindre succès sur terre battue cette saison (0-4), il a réussi durant la semaine quatre perfs de premier plan. La première est d'avoir remonté deux fois un handicap d'un set et d'un break, d'abord contre Andrey Rublev (mené 6-4, 4-1), puis contre Borna Coric (6-1, 2-0). La seconde est d'avoir expulsé du tournoi Alexander Zverev, puis Rafael Nadal, l'homme aux 11 titres sur le Rocher. Pour avoir dominé l'invincible, Fognini méritait d'aller jusqu'au bout.
Malgré un break concédé dès le troisième jeu, il a dominé Lajovic par ses prises de balles précoces et sa faculté à déclencher des accélérations des deux côtés. Même après la pose de deux straps, l'un au pied droit, l'autre à la cuisse droite, à 3-2 au deuxième set, il n'a pas paniqué et profité en fin de match de l'inconstance du Serbe. Même s'il a frappé 16 coups gagnants, Lajovic s'est tiré une balle dans le pied en commettant 36 fautes directes. Lui qui n'avait pas perdu le moindre set de la semaine en a cédé deux, d'un coup. Malheureusement, les deux plus importants.