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Mahut et Herbert, vainqueurs du double à Melbourne, forment «une équipe qui ne fait qu'un»

Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut prennent la pose. (P. Lahalle/L'Équipe)
Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut prennent la pose. (P. Lahalle/L'Équipe)

En dominant (6-4, 7-6 [1]) la paire Kontinen/Peers, Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut ont remporté les quatre tournois du Grand Chelem. Les Français sont les huitièmes de l'histoire à réussir cette passe de quatre.

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« Quatre titres du Grand Chelem, vous entrez dans l'histoire de votre discipline.
Nicolas Mahut : J'ai vachement de mal à l'entendre et à le dire. C'est une fierté immense parce que je ne pensais pas que j'aurais les quatre titres du Grand Chelem quand j'ai commencé. Quand j'ai joué avec Mica (Llodra), j'ai pris conscience que je pourrais peut-être en gagner un. Quand j'ai commencé avec Pierre-Hugues, c'était l'objectif. Les quatre, c'est un moment incroyable. Mais les joueurs qui vont jouer après nous (Nadal et Djokovic), eux ont marqué l'histoire, ce sont des légendes. Nous, on a vu qu'on était la huitième équipe à l'avoir fait, ce n'est pas rien mais j'ai du mal à me dire qu'on entre dans l'histoire, c'est un peu trop et c'est réservé aux vrais champions. Ce n'est pas de la fausse modestie, ces mots-là sont réservés pour les grands champions.

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« L'aspect le plus positif dans une équipe de double est d'arriver à faire devenir meilleur son partenaire » - Pierre-Hugues Herbert

En 2015, vous perdiez votre première finale du Grand Chelem commune, il y avait beaucoup de stress pour Pierre-Hugues Herbert. Aujourd'hui, vous avez semblé être en total contrôle. Ça vous permet de mesurer le chemin parcouru ?
Pierre-Hugues Herbert : Je ne suis pas du tout le même joueur et Nicolas aussi. Quand on entre sur une finale de Grand Chelem, on sait ce qu'il faut qu'on fasse pour être performants. Ça aide. C'est peut-être pour ça qu'on n'avait pas gagné cette première finale et qu'on a réussi à gagner cette deuxième ici. La première nous a servi de leçon. Avec les matches de Coupe Davis et de Grand Chelem à fort enjeu qu'on a déjà joués, on a confiance en nous, on a hâte de jouer ces matches et on prend beaucoup de plaisir à les jouer. C'est ce qui fait qu'on arrive à être bons dans ces rencontres.

L'un a déteint sur l'autre...
P2H : L'aspect le plus positif dans une équipe de double est d'arriver à faire devenir meilleur son partenaire. Au fur et à mesure des années, il m'a apporté des choses et inversement. On ne peut pas être toujours au top tous les deux mais quand il y en a un, un peu moins bien, l'autre fait les efforts qu'il faut et inversement. C'est ce qui fait une très bonne équipe. C'est une équipe qui ne fait qu'un, où chacun s'entraide sur le court et dans la vie de tous les jours. C'est ce qui fait notre force.

N.M. : On s'est apporté l'un à l'autre. Sourire, ça fait partie des choses sur lesquelles je m'inspire car Pierre-Hugues est beaucoup plus détendu que moi. Quand j'ai commencé avec lui, je n'étais pas trop comme ça (rires) mais c'est pareil avec ma femme, elle m'a rendu meilleur depuis dix ans. J'essaie de m'améliorer au contact des personnes qui m'entourent. J'essaie de lui apporter certaines choses au quotidien sur l'entraînement, parfois un peu de rigueur et lui m'a beaucoup apporté sur le détachement. Au final, c'est un super équilibre. Aujourd'hui (dimanche), sur des moments de tension, on se connaît parfaitement.

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P2H : L'exemple, c'est sur cette finale où j'étais un peu fatigué et lui a fait un super match. J'avais une certaine tendance à beaucoup m'excuser après les points (sourire). Je te disais « pardon » sur tous les points et je ne m'en rendais pas compte.

N.M. : Tout le match (rires).

P2H : A un moment, il m'a dit : « Arrête de t'excuser, c'est bon, on y va ». C'est le genre de phrase qui peut faire tourner un match. Ça m'a permis de me détendre, il m'a remis dans le droit chemin et on ne peut le faire que parce qu'on se connaît vraiment bien.

N.M. : J'avais oublié ça (en s'adressant à son partenaire). C'est cent fois aujourd'hui (sourire).

P2H : J'étais un peu fatigué (sourire). »

publié le 27 janvier 2019 à 09h52 mis à jour le 27 janvier 2019 à 09h55
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