Il n'y a pas eu de miracle au premier tour des qualifications du tournoi WTA de Luxembourg, ce samedi. La non classée Tatiana Golovin, 31 ans, s'est inclinée face à la 134e joueuse mondiale, Kaja Juvan, 6-3, 6-1 en une heure et quart. Tout en proposant un tennis assez incroyable pour quelqu'un qui n'avait plus fait de sport depuis une décennie.
Il existait des tirages bien plus favorables pour Tatiana Golovin, qui effectuait ce samedi son retour à la compétition après une immense parenthèse de onze ans et demi, la faute à cette spondylarthrite (inflammation chronique des articulations) qui provoquait des douleurs incompatibles avec la poursuite de sa carrière.
Au premier tour des qualifs, c'est la Slovène Kaja Juvan qui lui faisait face pour lui permettre de se jauger une première fois in vivo. Cette jeune fille de dix-huit ans, qui a pris un set à Serena Williams lors du dernier Wimbledon, n'est pas 134e mondiale par hasard. Elle frappe bien, elle frappe juste et elle sait aussi varier, avec des amorties. En face, en leggins et manches longues, Golovin a rapidement montré qu'elle n'avait rien perdu de sa technique.
Du lourd en coup droit
Si le service laissait à désirer (une blessure aux abdominaux l'a empêchée de bien s'entraîner sur ce coup et elle ne pouvait pas du tout l'utiliser comme une arme), le timing, la cadence et, surtout, la longueur des coups étaient au rendez-vous à l'échange. Une qualité de balles bluffante, compte tenu de la durée de son arrêt. Menée 3-1, elle a réussi à recoller à 3-3 et à passer devant le temps d'un point (0-15 sur service adverse).
Mais Juvan n'a jamais paniqué par rapport à ce contexte particulier et, au bout de trois quarts d'heure de grande qualité tennistique, elle remportait la première manche 6-3. Golovin a ensuite conservé une excellente attitude de bout en bout, comme avant, mais la Slovène a creusé irrémédiablement l'écart (6-3, 6-1 en 1h14). Manque probablement à l'ex-12e joueuse mondiale encore de la préparation physique, pour mieux tenir ses appuis en bout de course, mieux gérer les amorties, les contre-pieds et les rallyes droite-gauche à rallonge.
Mais elle est toujours capable d'envoyer du lourd en coup droit. Alors si son service redevient explosif, la suite pourrait être intéressante. Elle a le temps. Après tout, elle a sept ans de moins que Serena Williams.